Publié le : Dernière Mise à jour : 03.08.2017Lecture : 3 min.
A travers le mouvement « Stop la violence », les jeunes s'érigent en catégorie sociale et deviennent des acteurs, politiques notamment, soutient Charles Ségalen. Et cela dérange.
« Le mouvement Stop la violence, lancé par les jeunes des quartiers depuis la banlieue nord de Paris, est dit-on, à peine né, en voie de récupération. Ce que confirmerait, avance-t-on, le modeste succès remporté par la manifestation du 29 mai, alors que seuls 2 000 jeunes étaient au rendez-vous contre les 5 000 à 10 000 attendus. « Il y a la réalité et le discours sur la réalité, ce dernier devenant producteur d'une réalité, pas forcément la même que celle dont il s'inspire. Succès donc d'un certain discours, celui de la “récupération”. Ce discours, après avoir assisté aux premiers ébats de la progéniture, l'avoir bercée, s'empresse de la considérer et de la déclarer mort-née, attribuant l'infanticide aux faiseurs d'anges de service, les politiques. Curieusement. Commodément. Etrange désavœu en paternité pour cet enfant à l'évidence illégitime, hâtivement qualifié d'avorton suspecté d'être d'un autre, d'origine ô combien douteuse. Et pour cause, à peine prononcés…
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