Publié le : Dernière Mise à jour : 15.09.2017Lecture : 7 min.
Vieillesse et immigration ne font pas bon ménage. Pour de nombreux travailleurs immigrés âgés, malgré leurs rêves de retour au pays, c'est la réalité qui s'impose : ils finiront leur vie ici. Une situation à laquelle s'adaptent lentement législation et institutions, laissant persister des difficultés d'accès au droit et des inégalités.
Ils s'appellent Ali, Slimane ou Mokhtar. Il y a 35 ans, ils ont quitté les Aurès ou leur village marocain pour la France. Pour quelques années seulement, juste le temps de « réussir », avant de retourner, moins pauvres, au pays. Venus seuls, ils ont dormi sur des matelas, dans des couloirs de cafés kabyles de petites villes de province, ou dans des abris sordides aux alentours de Paris, puis dans des foyers pour travailleurs immigrés. Dur, mais provisoire. Puis certains se sont mariés un été, au bled, et, plus tard, quelques-uns ont fait venir leur famille. D'autres sont restés seuls. Mais ils ne sont pas rentrés. Et ils vieilliront ici. Etrange situation pour ces hommes devenus, à la retraite, des « immigrés sans travail », sortes de paradoxes vivants. Et qui, venus pour seulement quelques années, finissent…
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