A l'occasion de la journée nationale de prévention du suicide, le 5 février, le secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale, Bernard Kouchner, a présenté l'état d'avancement du programme triennal de prévention du suicide, un an après son lancement (1).
Ainsi, les premières recommandations élaborées par l'Agence nationale d'accréditation et d'évaluation en santé (ANAES) (2) ont été rendues publiques. Elles concernent la prévention secondaire et plus particulièrement « la prise en charge hospitalière des adolescents après une tentative de suicide » . S'adressant aux personnels hospitaliers (psychiatres, psychologues et urgentistes notamment), l'organisme insiste sur la nécessité de réaliser systématiquement « une triple évaluation somatique, psychologique et sociale » et il déplore que 20 % des jeunes suicidants quittent encore l'hôpital sans avoir rencontré un psychiatre ou un psychologue et sans projet de suivi. L'ANAES juge en outre que c'est à partir d'un accueil aux urgences d'un établissement de soins que doit avoir lieu cette prise en charge, regrettant que la majorité des tentatives de suicide ne soit pas adressée aux urgences hospitalières. Objectif : « Eviter le décalage entre le moment de la crise et la réponse qui y est apportée. » Dans l'idéal, ajoute le rapport, l'accueil doit se dérouler dans des unités spécialisées et pluridisciplinaires (encore trop rares) attentives à la préparation de la sortie. Face notamment à la fréquence des récidives, l'ANAES invite donc les professionnels, au travers d'une série de recommandations méthodologiques précises, « à considérer qu'un acte suicidaire chez un adolescent n'est jamais une conduite anodine à banaliser et à mettre sur le compte d'une crise d'adolescence ».
Par ailleurs, une plaquette d'information destinée aux acteurs de la prévention, et diffusée par le ministère de l'Emploi et le Comité français d'éducation pour la santé (3), fait le point sur le programme national : acteurs impliqués, coordination nationale, composition du comité scientifique. Elle présente également les neuf régions pilotes (4) qui ont mis en place des programmes de prévention ainsi que les personnes à contacter pour chaque coordination régionale.
(1) Voir ASH n° 2058 du 13-02-98.
(2) ANAES : 159, rue Nationale - 75640 Paris cedex 13 - Tél. 01 42 16 72 72.
(3) Comité français d'éducation pour la santé : 2, rue Auguste-Comte - 92170 Vanves - Tél. 01 41 33 33 33.
(4) Basse-Normandie, Haute-Normandie, Bourgogne, Bretagne, Franche-Comté, Lorraine, Pays-de-la-Loire, Poitou-Charentes, Rhône-Alpes.