Publié le : Dernière Mise à jour : 16.09.2017Lecture : 1 min.
On aurait tort de voir dans cette étude la énième recherche sociologique et anthropologique sur les bandes des cités déshéritées. Maryse Esterle-Hedibel jette, en effet, un regard neuf sur le phénomène en l'abordant à travers le prisme du rapport particulier des jeunes au véhicule et de leurs conduites à risques rappelant, au passage, que les accidents de circulation sont la première cause de mortalité des 18-25 ans. Mais surtout, malgré la distanciation liée à son statut de chercheur, son expérience de dix années d'éducatrice de rue, dans une ZUP de la banlieue parisienne, donne incontestablement une acuité et une sensibilité particulière à l'analyse. Et nul doute qu'au travers des lignes, il y a une indignation contenue face à la folie aveugle et autodestructrice de ces jeunes et une volonté d'interpeller le corps social. A partir de ses rencontres avec deux bandes d'adolescents, Maryse Esterle-Hedibel met clairement en évidence comment les voitures et les deux-roues, loin d'avoir rapprocher les bandes de la société en modifiant leur rapport au territoire, participent au contraire à l'affirmation de leur sous-culture : à la fois objets d'échanges, instruments de rapports de force…
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