Le soi, le couple et la famille

La famille n'est plus ce qu'elle était. Du moins au sens traditionnel du terme, colonne vertébrale de la vie sociale et vecteur essentiel de la transmission patrimoniale. Désormais, la place et le rôle de l'individu dans la société n'apparaissent plus subordonnés à son appartenance familiale. Au contraire, la famille est devenue le lieu où se construit l'identité personnelle, où s'affirme le « soi ». Une sorte de matrice d'où émerge l'individualité. En ce sens, elle est loin d'être aussi disqualifiée que l'on pourrait le penser parfois. Au contraire. Car, même en ces temps de primat de l'individualisme, nul ne peut affirmer sa propre personnalité hors du regard des autres. «  Il faut, pour le moins, être deux pour être humain », rappelle le sociologue François de Singly, citant Hegel. L'autre - conjoint, parent, enfant - est ainsi censé jouer le rôle d'un pygmalion favorisant la « révélation de soi ». Un processus qui, cependant, ne va pas sans heurt, souffrance ni incompréhension. Et qui bouleverse radicalement l'équilibre ancestral des relations intrafamiliales. Qu'est-ce que la fidélité conjugale ? Comment concilier famille et profession ?Qu'est-ce qu'être père ? Autant de questions…