Publié le : Dernière Mise à jour : 05.08.2017Lecture : 2 min.
Interdire la manche revient à priver les personnes de toute possibilité de se construire des repères indispensables à la vie psychique. Telle est la thèse défendue par Noël Jouenne, doctorant à l'université René Descartes-Paris V (1), qui vient porter un autre éclairage sur les arrêtés anti-mendicité.
ASH : Selon vous, la manche serait un travail ? N.J. : Oui, puisque comme tout travail, elle procure non seulement une rétribution ou un revenu mais aussi des contraintes. Mais cette idée sur laquelle s'accordent la plupart des chercheurs actuels n'est pas forcément une évidence pour le sens commun. Considérer la manche comme un travail n'est toujours pas accepté par les gens en général et les institutions politiques, comme le prouve la recrudescence des arrêtés municipaux. Pourtant, il s'agit bien d'une forme de travail avec un rythme, des étapes à respecter... Par exemple, le repère d'une personne potentielle. En général, le mancheur ne s'adresse pas à n'importe qui mais aux gens qui vont commencer à le regarder. Car dès l'instant où l'on a les yeux sur quelqu'un, il y a un jeu de regards qui se…
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