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PJJ - Psychiatrie : un partenariat incontournable

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Dans certains cas, la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) se trouve confrontée à des jeunes « incasables », ni vraiment fous, ni simplement délinquants. Ce qui rend d'autant plus nécessaire une approche interdisciplinaire et un partenariat avec la psychiatrie, plaide la psychiatre Laetitia Violet-Chartier, dans un rapport sur les besoins en santé mentale de ces jeunes, que les ASH ont pu se procurer (1).

« Depuis quelques années, est souvent évoquée la question de l'alourdissement des cas, voire l'émergence de générations de jeunes « incasables », ni vraiment fous, ni simplement délinquants », constate Laetitia Violet-Chartier. Une situation liée à « un contexte complexe »  :chômage, xénophobie ambiante, illettrisme, drogue, alcoolisme des jeunes, délinquance, malaise des banlieues, maltraitance et inceste. Ce qui, poursuit-elle, « impose des réponses interdisciplinaires tant à l'intérieur de notre administration que dans nos démarches partenariales afin de comprendre les mécanismes à l'œuvre et l'intrication de phénomènes réactionnels parfois explosifs, mais somme toute normaux, et de processus pathologiques, à l'intersection des domaines de la PJJ [...] et de la psychiatrie ». Dès lors, estime la psychiatre, « il convient d'examiner [...] l'action à mettre en œuvre dans nos propres structures, en tenant compte d'un certain nombre de données nouvelles » ainsi que « le partenariat à développer avec les services de santé publics ou associatifs existants ».

Première piste : le renforcement au sein de la PJJ d'une « approche multidisciplinaire des difficultés, des troubles ou de la souffrance des jeunes ». En clair, il s'agit de faire davantage de place, dans les services, à l'action des psychologues et des psychiatres, que ce soit en milieu ouvert (investigation et orientation éducative, action éducative en milieu ouvert) ou en hébergement. Une seule approche ne saurait suffire pour que se mette en place « une action éducative suffisamment bonne ». « La synergie en ces domaines est indispensable », insiste Laetitia Violet-Chartier. Evoquant l'épineuse question des moyens, l'auteur plaide ainsi pour que toutes les équipes bénéficient d'un « taux minimal de temps psychiatrique et psychologique ». Il s'agirait, selon une première approximation, d'arriver, par palier, à un mi-temps de psychologue (pour des postes non remplis par des titulaires à 220 vacations annuelles) en foyers d'action éducative (FAE) et centres d'action éducative (CAE), et à une demi-journée hebdomadaire de vacations psychiatriques en FAE plus 4 à 6 heures en CAE. Et ceci dans toutes les régions, « en fonction des nécessités locales ». L'auteur du rapport recommande également de développer un véritable partenariat avec les dispositifs publics (intersecteurs de psychiatrie infanto-juvénile, parfois les secteurs de psychiatrie générale pour les jeunes de plus de 16 ans) et associatifs (centres médico-psycho-pédagogiques). Une démarche, note-t-elle, déjà effective dans plusieurs départements et régions. Elle cite ainsi le groupe de travail d'Avignon, les commissions des « cas lourds » de Marseille et de Toulouse ou encore le « dispositif expert pour adolescents en difficulté d'Ile-de-France ». D'ailleurs, « les magistrats de la jeunesse sont dans l'ensemble très favorables à de telles actions conjointes », observe-t-elle. Comme en Haute-Normandie où, à la demande des tribunaux pour enfants, une commission de travail, composée de médecins et de magistrats, a été créée au sein de la direction régionale de Normandie. Sachant que, lors de la mise en place de telles collaborations justice-santé dans les départements et les régions, « la présence, au sein des équipes éducatives, de psychiatres et de psychologues est un garant de compréhension mutuelle et de collaboration possible ».

Notes

(1)  Il s'agit en fait d'un rapport intermédiaire, la version définitive étant attendue pour le mois de mai, date du départ de Laetitia Violet-Chartier de la direction de la PJJ.

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