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Délégués à la tutelle : des professionnels vraiment mal connus

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Qu'en est-il des gérants de tutelle ? Jouent-ils un véritable rôle d'accompagnement social ou, au contraire, « sévissent-ils » au détriment des usagers ? Et la place des associations ? Notre article sur « la protection des majeurs dans le jeu de l'action sociale »   (1) a suscité de nombreuses réactions. Extraits.

« Dans l'encadré “des professionnels mal connus”, vous semblez ignorer l'existence des tuteurs dits “gérants de tutelle” qui, sans formation sociale proprement dite, dans la plupart des cas, ne se contentent pas de “gérer” mais accomplissent un travail d'accompagnement et un suivi social auprès d'une population de plus en plus fragilisée au même titre qu'un travailleur social, estime Nicole Bouteilloux, elle-même gérant de tutelle (2). Et ce, même si leur rémunération est illusoire et que la formation prévue par l'arrêté de 1988 est difficilement accessible, car trop onéreuse. La mesure de tutelle sert de “béquille”, mais peut aider à la survie d'un individu. Elle me paraît être le garant moral pour l'obtention d'un appartement, une sortie de CMP..., poursuit N. Bouteilloux, qui considère que, la loi de 1968 devrait être réajustée aux besoins de notre époque (pauvreté, précarité). » « J'ai été très surprise qu'il ne soit nulle part question des “bénévoles” agréés dans le cadre de mesures lourdes telles que “curatelles 512” ou tutelles », s'étonne, pour sa part, Mme Sablette, assistante sociale dans le Var (3). « Sur notre secteur, il est monnaie courante de se retrouver, pour travailler au projet de patients atteints de pathologies psychiatriques lourdes, face à des personnes à la retraite (souvent d'anciens gendarmes). Dans le meilleur des cas, ces représentants sont très démunis face à la pathologie mentale, dans le pire des cas, nous assistons à des “rivalités” entre eux et les équipes de soins. Ces faits courants sont regrettables, déplore Mme Sablette, car ce sont les patients qui en font les frais : ces personnes ne savent pas toujours se situer dans leur cadre d'intervention et le plus souvent ne sont absolument pas formées à l'accompagnement médico-social, ainsi qu'à la psychopathologie à laquelle ils doivent faire face. Sans parler de leur rapport au secret professionnel. »

Quant à M. Le Divelec, président de la FNAT  (4), il insiste sur le rôle des associations. «  Vous écrivez que les délégués à la tutelle travaillent dans des services tutélaires gérés par des DDASS, des UDAF ou des associations. Or, remarque-t-il, il ne reste que quatre services DDASS exerçant des mesures, ce qui est insignifiant en nombre et significatif quant à l'attitude de l'Etat qui se décharge de cette mission sur les associations, sans pour autant leur donner les moyens d'agir ». En outre, sans sous-estimer la participation importante des UDAF dans ce secteur, M. Le Divelec souligne , « celle non moins importante des associations tutélaires adhérant à la FNAT, à l'Unapei, à la Fédération des croix marines ou d'autres ». « Comme d'autres, je reste optimiste pour les délégués à la tutelle qui exercent une profession complexe, difficile et passionnante à la fois, qui assument un rôle très important et nécessaire dans la lutte contre l'exclusion au sens très large, au bénéfice d'une population hétérogène en difficulté et de plus en plus nombreuse », conclut le président de la FNAT .

Notes

(1)  Voir ASH n° 1946 du 27-10-95.

(2)  N. Bouteilloux : 16, rue des Garnaudes - 63400 Chamalières.

(3)  Mme Sablette : (4) Fédération nationale des associations tutélaires : 5, ave. du maréchal Juin - 92100 Boulogne - Tél.  (1)  07.28.46.76.

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