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L'aide juridique, trois ans après

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Le 1er janvier 1992, entrait en vigueur la loi relative à l'aide juridique (1). Comme elle le prévoyait, le gouvernement a remis au Parlement un rapport sur les trois années d'application de la loi.

Il ressort de ce document que l'aide juridictionnelle a connu un fort développement depuis la réforme, puisque le nombre de bénéficiaires est en progression de 66 % (soit + 18,5 % par an). Accroissement qui s'explique, selon les rapporteurs, par un effet mécanique du relèvement du plafond de ressources permettant d'y accéder, une mobilisation accrue des avocats du fait de la « reconnaissance du travail de la défense » et une meilleure information du public. Mais également par la « dureté de la conjoncture économique » touchant « un nombre croissant de personnes au travers du chômage et de l'exclusion ».

Sur 645 363 demandes d'aide juridictionnelle, seulement 9,8 % ont été rejetées.62 % des demandes concernent des procès civils (divorces, par exemple) et un peu plus de 35 % des procès pénaux.

En matière civile, les bénéficiaires sont majoritairement des femmes (58,7 %) et des personnes sans emploi (61,5 % dont 37,1 % de chômeurs) et de nationalité française dans 91,9 % des cas.

En matière pénale, les trois quarts des bénéficiaires « ne disposent d'aucun revenu et 6 % sont allocataires du RMI ou du Fonds national de solidarité », ce qui amène le rapport à les considérer comme « beaucoup plus défavorisés » qu'en matière civile. Devant le tribunal correctionnel, un quart des personnes ont accès à l'aide juridique, cette proportion est de 45,8 % devant la Cour d'assises.

Si ce bilan est jugé positif, le faible taux de mineurs assistés d'un avocat, en matière d'assistance éducative, « montre le chemin qui reste à parcourir dans ce domaine », note le bilan. « De même que doit être signalée l'absence de rémunération de l'avocat assistant un mineur en garde à vue », est-il encore indiqué.

Autre insuffisance : le faible octroi de l'aide juridictionnelle partielle (par rapport à l'aide juridictionnelle totale), qui ne concerne que 12,8 % des admissions en raison, explique le rappor t, « d'effets de seuils ».

Le constat est plus sévère sur le deuxième volet de la loi : l'accès au droit dont la « mise en œuvre est difficile ». Seuls 14 conseils départementaux de l'aide juridique étaient constitués à la fin du premier semestre 1995 alors qu'ils devraient être présents sur l'ensemble du territoire. Lourdeur des démarches pour la mise en place des conseils, « insuffisance de moyens matériels », « manque de disponibilité » des présidents de tribunaux de grande instance, sont les principaux obstacles à la création de telles structures. Toutefois, le rapport note que « le nombre de projets de convention ne cesse d'augmenter et que la mobilisation sur le terrain paraît de plus en plus importante ».

(Bilan des trois premières années d'application de la loi relative à l'aide juridique, juillet 1995, ministère de la Justice, non publié)
Notes

(1)  Voir ASH n° 1907 du 29-12-94.

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