Apprendre à se diriger avec une canne blanche n'est pas le plus ardu. Mais oser l'utiliser -donner à voir que l'on ne voit pas - en marquant ainsi sa différence aux yeux des autres, voilà qui prend un autre sens. « Ce qui compte, ce n'est pas tant le nombre de cas d'intégration que la manière dont tout déficient visuel peut obtenir ou revendiquer une place dans la société », affirme Pierre Griffon, psychologue spécialisé et auteur d'un ouvrage qui fait le point sur la question (1). Compte au moins autant, la façon dont il va y être préparé sur le plan fonctionnel et psychologique. Une conquête qui n'est pas seulement sociale mais aussi temporelle et spatiale pour ceux, aveugles ou malvoyants, qui vivent sans voir. Cette absence partielle mais puissante au monde, qu'elle soit congénitale ou tardive, entraîne des retentissements profonds sur le psychisme des personnes atteintes de ce handicap, pas toujours compensé - contrairement aux idées reçues…
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