La crise d’attractivité des métiers du social et médico-social (du soin),s’impose dans l’actualité de notre secteur comme une problématiquemajeure de ces premières années de la décennie 2020.
La crise est définie comme « manifestation brutale d'une maladie ouaggravation brusque d'un état chronique », selon Le Robert.
M. Jaeger évoque une crise du travail social : « Pour permettre au travailsocial de dépasser la crise larvée qui affecte ses usagers comme lesprofessionnels qui le servent, un renouvellement d’approches doit êtreenvisagé... Il s’agit en cela d’un retour aux valeurs démocratiquesfondatrices du travail social. » Ce texte a été écrit en pleine actualité derefondation du travail social et de projection d’assises du Travail Social,non pas en cette année 2023, mais en 2013 déjà. Il évoquait déjà deséléments de crise dans le travail social, dès les années 1960-70. Nouspouvons ainsi considérer que nous sommes dans une aggravationbrusque d’un état chronique
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Comme l’évoque Denis Piveteau[1], professionnels, services etétablissements doivent s’approprier pleinement ce qui relève nonseulement du pourquoi, mais surtout du comment faire le travail social :les approches émancipatrices, la mise en oeuvre des conditions d’unpouvoir d’agir, la promotion de l’autodétermination. Cela suppose ausside mettre en adéquation les organisations, les processus de pilotage et lemanagement avec cette nouvelle philosophie.
L’aggravation brusque de cet état chronique se manifeste non plusseulement dans les interrogations des travailleurs sociaux sur le sens deleur travail, mais aussi, ce qui est inédit dans cette crise, dans la pénuriede candidats (aux postes disponibles, ainsi qu’au sein des organismes deformations initiales). Cela induit de nombreuses conséquences négativesdans nos organisations, les fonctionnements en modes dégradésdevenant parfois, voire souvent, le mode habituel de fonctionnement.Cela nous expose aujourd’hui au risque de ne pas pouvoir piloter(anticiper, programmer, accompagner) la transformation de l’offre dansle cadre du virage inclusif.
Valoriser les métiers : pour des ESSMS attractifs et dynamiques (6 octobre)
MAS
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