À partir de 5 - 6 ans, l’enfant se décentre de lui-même et peut commencer à s’intéresser à l’animal en tant que tel. Il participe à la vie de l’animal, le sort, lui donne à manger etc. L’animal représente une ouverture au monde, à sa diversité. Et l’enfant comprend qu’il n’est pas au centre de tout. S’il lui a tiré la queue, l’a un peu trop embêté, l’animal s’éloigne et prive l’enfant de sa présence. L’enfant comprend alors qu’il faut respecter l’animal, qu’on ne doit pas faire n’importe quoi. Il apprend la réciprocité, le souci de l’autre, la socialisation.
Avec les autres humains, le schéma est le même mais il y a en plus exacerbation des émotions. Ce phénomène n’existe pas chez les animaux. Ceux-ci apprennent à l’enfant à se réguler sur le plan émotionnel. L’animal est relativement placide ; si l’enfant le bouscule, il s’éloigne naturellement et ça s’arrête là. Mais lorsque l’enfant bouscule un copain, celui-ci peut répliquer et déclencher une escalade. L’animal perçoit fortement les émotions mais n’y répond pas par la surenchère.
Plus l’enfant grandit, plus il « utilise » l’animal. Il prend du plaisir par exemple à monter à cheval, à lui prodiguer des soins, le nourrir. Il commence à traire les vaches s’il est à la campagne et initie un rapport de proximité.
L’animal peut aussi permettre à l’enfant de faire l’apprentissage de la mort. Confronté à la mort de son animal préféré, l’enfant peut être triste et déprimé mais il réalise qu’il y a quand même une différence entre perdre un animal et perdre un de ses parents. C’est à la fois l’expérience d’une perte définitive et l’expérience qu’on peut se remettre et guérir de cette dépression voire même, au bout d’un certain temps, avoir un autre animal sans oublier le précédent. Il est d’ailleurs souhaitable dans ce cas de ne pas avoir exactement le même animal, de changer de race, de couleur de pelage, afin de permettre à l’enfant de faire le deuil.