SECTION 3 - LES PSYCHOSES INFANTILES ET DÉFICITAIRES
L’ANGOISSE DE MORCELLEMENT
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Publié le : Dernière Mise à jour : 31.10.2018Par : MICHEL BRIOUL, AURÉLIE GRILLOT, MARIE CHRISTINE BORELLA, VIRGINIE GIRAUD et CAROLINE VENGUDLecture : 2 min.
Maintes fois décrites, ces angoisses extrêmes s’enracinent dans le vécu chaotique du patient : elles ont suscité des expressions qui tentent de rendre quelque chose de leur nature archaïque : angoisses d’anéantissement, d’implosion, de liquéfaction, agonies primitives (Winnicott), terreurs sans noms (Bion), démantèlement (Meltzer), immanence du morcellement, de l’éclatement, de l’effondrement, voire de l’explosion. Elles sont inhérentes aux fonctionnements Autistes / psychotiques. Le patient se vit comme un carafon lézardé par de multiples fêlures, selon l’image qu’emploie le pédopsychiatre Michel Lemay (1). Le dedans d’un tel contenant fragilisé à l’extrême peut être soumis aux vibrations pulsionnelles anarchiques, chaotiques et incontrôlables. Le verre fissuré pourra-t-il résister à ces ébranlements ? Quel sera l’effet sur les parois instables des chocs dus à toute confrontation, fut-elle d’effleurement, avec le monde extérieur ? Toute intervention, sollicitation ou même simple présence est une mise en péril de la stabilité fragile : devant cet étrange objet mystérieux, nous dit encore M. Lemay, l’observateur plein de sollicitude peut provoquer de l’effroi (2) : « Il s’immobilise,…
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