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Le CIVIS « accompagnement vers l’emploi »

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[Code du travail, articles L. 5131-3 à L. 5131-6, R. 5131-10 à D. 5131-27 ; circulaire DGEFP n° 2005-09 du 19 mars 2005, BOTR n° 2005/07 ; circulaire DGEFP n° 2010-04 du 21 janvier 2010, NOR : ECED1001826C ; circulaire DGEFP n° 2011-03 du 19 janvier 2011, NOR : ETSD1101912C]
Le contrat d’insertion dans la vie sociale est un contrat d’accompagnement personnalisé pour les jeunes, peu ou pas qualifiés, âgés de 16 à 25 ans, voulant s’insérer socialement et professionnellement, par la réalisation d’un projet.
Il est mis en œuvre par les missions locales.


A. LES BÉNÉFICIAIRES

[Code du travail, articles L. 5131-3 et D. 5131-12]
Sont éligibles au CIVIS « accompagnement vers l’emploi » les personnes de 16 à 25 ans révolus rencontrant des difficultés particulières d’insertion sociale et professionnelle.
Les catégories de bénéficiaires sont :
  • les jeunes dont le niveau de qualification est inférieur ou équivalent à un diplôme de fin de second cycle long de l’enseignement général, technologique ou professionnel ;
    les jeunes n’ayant pas achevé le premier cycle de l’enseignement supérieur ;
  • ou les jeunes inscrits en tant que demandeurs d’emploi depuis plus de 12 mois au cours des 18 derniers mois.


B. LA NATURE DU CONTRAT



I. Un contrat d’accompagnement

[Code du travail, articles D. 5131-14 et D. 5131-15]

a. Le rôle du référent

Le CIVIS « accompagnement dans l’emploi » n’est pas un contrat de travail mais un contrat d’accompagnement conclu avec l’Etat. Ce contrat fixe les engagements du bénéficiaire en vue de son insertion professionnelle, les actions engagées à cet effet et les modalités de leur évaluation.
L’accompagnement dans le cadre du CIVIS est assuré au sein d’une mission locale ou d’une permanence d’accueil, d’information et d’orientation (PAIO), par un référent qui établit, avec le bénéficiaire du contrat, un parcours d’accès à la vie active. Ce parcours doit être établi dans les trois mois à compter de la signature du CIVIS.
Le référent doit proposer, en fonction de la situation et des besoins du jeune :
  • soit un emploi, notamment en alternance, précédé si nécessaire d’une période de formation préparatoire ;
  • soit une formation professionnalisante, pouvant comporter des périodes en entreprise, dans un métier pour lequel des possibilités d’embauche sont repérées ;
  • soit une action spécifique pour les personnes connaissant des difficultés particulières d’insertion ;
  • soit une assistance renforcée du jeune dans sa recherche d’emploi ou sa démarche de création d’entreprise.

b. Le parcours d’accès direct à l’emploi

[Circulaire DGEFP n° 2011-03 du 19 janvier 2011, NOR : ETSD1101912C, BO Travail n° 2011/2]
Le parcours d’accès direct à l’emploi (PADE), défini par voie réglementaire, peut être envisagé avec le jeune à tout moment, voire dès la contractualisation du CIVIS. Pour l’administration, « il constitue la phase à prescrire par le référent lorsque le jeune a levé la plupart des freins pour accéder au marché du travail durant le CIVIS et vise des mises en relation fréquentes avec les entreprises. Cette phase constitue l’achèvement du parcours d’insertion, quelle que soit la durée préalable de celui-ci. La mission locale mobilise alors, avec plus d’intensité, les outils de l’accès à l’emploi ainsi que son réseau d’entreprises ».
1. Son objet
Le parcours d’accès direct à l’emploi permet :
  • de mobiliser le jeune et le conseiller sur une période plus courte et de rendre l’accompagnement plus dynamique ;
  • d’augmenter les résultats de sorties en emploi, notamment durable, des jeunes en CIVIS, et saisir toutes les chances de réduire la durée moyenne d’accès à l’emploi, favorisant ainsi une insertion professionnelle rapide.
2. L’accès au parcours
L’accès au PADE peut se faire :
  • directement à l’entrée en CIVIS : un diagnostic est alors réalisé par la mission locale avec le jeune, en amont de l’entrée en CIVIS. Il permet notamment d’évaluer l’état d’avancement de son projet professionnel. A partir de ce diagnostic, le conseiller détermine si le parcours d’accès direct à l’emploi répond immédiatement aux besoins du jeune ;
  • en cours de CIVIS, après une période plus ou moins longue en fonction de la distance préalable du jeune à l’emploi, et notamment de son besoin d’acquisition de compétences.
3. Ses caractéristiques
a. Un accompagnement court...
Le parcours d’accès direct à l’emploi peut être proposé à tout bénéficiaire du CIVIS, quel que soit son niveau de qualification. Il s’agit d’un accompagnement court et intensif :
  • sa durée est de six mois, renouvelable une fois sous conditions (cas de force majeure, engagement avéré du jeune dans la démarche...) ;
  • la fréquence d’accompagnement est soutenue et régulière (une actualité par semaine et un entretien toutes les trois semaines). Des ateliers doivent être prévus. Un bilan doit être réalisé systématiquement à mi-parcours (soit au bout de trois mois de « Parcours d’accès direct à l’emploi »), ainsi qu’un mois avant la fin prévisionnelle du parcours.
b ... orienté vers l’accès rapide à l’emploi
Le parcours d’accès direct à l’emploi est un accompagnement orienté vers l’accès rapide à l’emploi, notamment durable. Le jeune bénéficiaire a un projet professionnel structuré et cohérent, défini soit avant l’entrée en CIVIS, soit au cours de celui-ci. Et dès le début du parcours, il rencontre régulièrement le monde de l’entreprise, à travers des prestations emploi, du parrainage, des mises en relation, des immersions..., et bénéficie d’une prospection ciblée des offres d’emploi.
Enfin, une période de suivi dans l’emploi est prévue afin de stabiliser l’intégration du jeune dans l’emploi.
Elle peut se composer d’au moins un contact entre le jeune et le conseiller la première semaine, puis tous les 15 jours.


II. Le statut du jeune

Les bénéficiaires ont le statut social de stagiaires de la formation professionnelle : ils sont affiliés au régime général de sécurité sociale, pour les périodes pendant lesquelles ils ne sont pas affiliés à un autre titre à un régime de sécurité sociale.


C. LE RÉGIME DU CONTRAT



I. Sa conclusion

[Code du travail, articles D. 5131-16 et D. 5131-17]
Le CIVIS est signé :
  • au nom de l’Etat, par le représentant légal de la mission locale pour l’insertion professionnelle et sociale des jeunes ou de la PAIO, ou toute personne dûment habilitée par lui ;
  • par le bénéficiaire de l’accompagnement.
Ce contrat mentionne les actions destinées à la réalisation du projet d’insertion professionnelle ainsi que l’obligation pour le bénéficiaire d’y participer. Il précise la nature et la périodicité, au moins mensuelle, des contacts entre la mission locale pour l’insertion professionnelle et sociale des jeunes ou la PAIO et le bénéficiaire.


II. Sa durée

[Code du travail, articles D. 5131-18, D. 5131-19, D. 5131-20 et D. 5131-21]
Le CIVIS est conclu pour une durée de un an.
Il peut être renouvelé pour une durée maximale de un an lorsque l’objectif d’insertion professionnelle n’est pas atteint. Dès lors que le jeune accède à l’emploi, l’accompagnement peut se poursuivre pendant un an. L’objectif poursuivi est d’instituer un système de tutorat permettant un suivi du jeune dès qu’il aura accédé à l’emploi.
Le CIVIS prend fin :
  • au terme concluant de la période d’essai d’un emploi d’une durée au moins égale à six mois ;
  • six mois après que son bénéficiaire a créé ou repris une activité non salariée ;
  • lorsque son bénéficiaire atteint son vingt-sixième anniversaire ;
  • en cas de manquement de son bénéficiaire à ses engagements contractuels. Dans ce cas, après avoir invité l’intéressé à fournir ses explications, le représentant légal de la mission locale ou de la PAIO, sur proposition écrite du référent, procède à la résiliation du contrat, dûment motivée, et la notifie par courrier recommandé avec avis de réception au bénéficiaire de l’accompagnement ou à ses représentants légaux lorsque celui-ci est mineur ou incapable.


III. Le montant et les modalités de versement de l’allocation

[Code du travail, articles L. 5131-6, D. 5131-22 à D. 5131-27 ; circulaire DGEFP n° 2005-09 du 19 mars 2005, NOR : SOCF0510297C, BO travail n° 2005/7]
Pour les bénéficiaires âgés de 18 à 25 ans révolus, l’Etat verse une allocation pendant les périodes durant lesquelles aucune autre allocation ou rémunération au titre d’un emploi ou d’un stage n’est perçue. Le bénéfice de l’allocation est ouvert, par le préfet, à compter de la signature du CIVIS ou à compter du jour du dix-huitième anniversaire du bénéficiaire. Il est accordé pour toute la durée du contrat, dans la limite de 1 800 € par an.

a. L’objectif de l’allocation

L’Etat vise à garantir une stabilité financière aux jeunes inscrits dans un parcours d’accompagnement vers l’emploi, tout en préservant leur motivation et leur autonomie. Pour garantir la réussite de leur insertion professionnelle, l’allocation est versée en contrepartie du respect des engagements pris par chaque jeune dans le cadre du CIVIS.
L’allocation CIVIS ne constitue pas un revenu d’activité ou de remplacement, et à ce titre son bénéfice peut être cumulé avec d’autres aides d’urgence en nature ou financières telles que le fond d’aide aux jeunes (FAJ) ou le fond pour l’insertion professionnelle des jeunes (FIPJ) (cf. infra, section 4, § 4).
Mais l’aide ne se cumule ni avec un salaire perçu au titre d’un contrat de travail, ni avec une rémunération au titre d’un stage de la formation professionnelle, ni avec un revenu de remplacement, ni avec l’allocation d’invalidité, ni avec le RSA ou l’allocation aux adultes handicapés.

b. Le montant et le versement de l’allocation

L’allocation n’a pas vocation à être versée de façon systématique ou linéaire pendant l’ensemble du parcours. Pour être pertinente et efficace, elle doit être versée aux moments précis du parcours où le jeune en a le plus besoin.
Son montant mensuel est fixé en fonction de la situation personnelle du bénéficiaire, de son projet d’insertion professionnelle et du nombre de jours pendant lesquels il n’a perçu aucune rémunération au titre d’un emploi ou d’un stage ou toute autre allocation, sur proposition du représentant de la mission locale pour l’insertion sociale et professionnelle des jeunes ou de la permanence d’accueil, d’information et d’orientation ou toute personne dûment habilitée par lui. Il varie, par jour, de 0 à 15 €, par tranches de 5 €.
Le référent, conseiller du jeune, doit adapter les versements de l’allocation de la manière la plus pertinente. Il lui est donc possible de décider de faire verser ou de ne pas faire verser l’allocation sur les périodes éligibles.
L’allocation est versée mensuellement et à terme échu, au nom de l’Etat, par l’Agence de services et de paiement. Le bénéficiaire de l’allocation déclare chaque mois au représentant légal de la mission locale pour l’insertion professionnelle et sociale des jeunes ou de la PAIO, ou à toute personne dûment habilitée par celui-ci, les éléments nécessaires à la détermination du montant mensuel de l’allocation, notamment les périodes pendant lesquelles il a perçu des rémunérations ou allocations, ainsi que leur montant. Il certifie la sincérité des informations communiquées, sous peine de s’exposer au reversement des sommes indûment perçues.
Le paiement de l’allocation peut être suspendu ou supprimé en cas de non-respect par le bénéficiaire de ses engagements contractuels et après qu’il a été mis à même de présenter ses observations.


D. L’AIDE À L’EMPLOYEUR

L’embauche d’un jeune CIVIS de niveau VI ou V bis en contrat d’apprentissage, ouvre droit, pour l’employeur, à un crédit d’impôt majoré (2 200 € au lieu de 1 600 €).


Quelques données chiffrées sur le CIVIS

« En 2010, 213 000 jeunes sont entrés dans le dispositif du CIVIS (+ 13 % par rapport à 2009) alors que le nombre annuel d’entrées fluctuait entre 170 000 et 190 000 les années précédentes. En décembre 2010, 282 000 jeunes étaient accompagnés, soit 8 % de plus qu’en décembre 2009 ». C’est le constat fait par la Dares dans une étude assez récente.
Du côté des sorties, ce sont près de 800 000 jeunes qui sont sortis du dispositif depuis la création. Parmi eux, 34 % ont un « emploi durable » : CDI ou CDD de plus de six mois, hors contrats aidés du secteur non marchand. Dans l’ensemble, 48 % des jeunes passés en CIVIS sont sortis vers un emploi, durable ou non, ou vers une formation, constate l’enquête.
Mais, en 2009 et 2010, en revanche, les perspectives à la sortie du dispositif se sont dégradées : seuls 28 % des sortants de CIVIS ont accédé à un « emploi durable » contre 37 % en 2008 et 40 % en 2007 ». Un phénomène qui s’explique par la forte augmentation du chômage des jeunes sur la période.
« Parmi les 401 000 jeunes entrés en CIVIS en 2009 et 2010, 48 % ont signé un CIVIS renforcé, destiné aux jeunes les moins qualifiés : 11 % ont quitté l’école avant la troisième générale, 19 % n’ont pas dépassé la troisième ou la première année de CAP-BEP et 18 % ont un niveau CAP-BEP sans être diplômé. Les autres (52 %) ont signé un CIVIS de droit commun : 21 % ont au moins un baccalauréat, 9 % ont un niveau baccalauréat sans diplôme et 22 % ont un CAP ou un BEP. » « La part des jeunes commençant le CIVIS avec au moins un baccalauréat est passée de 19 % sur la période 2007-2008 à 21 % sur la période 2009-2010 », note encore la DARES.
[Sources : Bonnevialle L., « Le contrat d’insertion dans la vie sociale (CIVIS) : moins d’emploi à la sortie du CIVIS en 2009 et 2010 », DARES analyses, DARES indicateurs, n° 2012-008 du 31 janvier 2012]


Les modalités de mise en place de la « garantie jeunes »

Début 2013, le gouvernement s’est engagé, dans le cadre du plan pluriannuel contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale, à mettre en place, dès septembre 2013, à titre expérimental dans 10 territoires pilotes, une « garantie jeunes » au profit de ceux qui ne sont ni à l’école, ni en formation, ni en emploi, et se trouvent en situation de grande précarité. Ce dispositif reposerait sur une évolution de l’actuel CIVIS et sur un engagement réciproque entre l’Etat et le jeune. Dans cette optique, Jean-Marc Ayrault a demandé à un groupe de travail, piloté par Emmanuelle Wargon, déléguée générale à l’emploi et à la formation professionnelle, et Marc Gurgand, directeur de recherche au CNRS, de définir précisément les contours de la mesure, les conditions d’accès et les critères de sélection des territoires pilotes. Leur rapport a été remis au Premier ministre le 5 juin 2013 (1).
Deux cibles identifiées
L’objectif premier de ce dispositif - qui se compose d’une « garantie à une première expérience professionnelle » couplée à une « garantie de ressources » - « est d’amener les jeunes en grande précarité vers l’autonomie et de coconstruire un parcours personnalisé visant leur insertion socioprofessionnelle par un dispositif renforcé d’accompagnement piloté par un référent de mission locale en tant qu’interlocuteur de premier niveau », indiquent les auteurs du rapport. Lesquels ont retenu deux catégories de publics. La première, « cœur de cible », vise les jeunes majeurs de 18 à 25 ans qui ne sont « ni en emploi, ni en éducation, ni en formation » - ceux que l’on désigne sous l’acronyme de NEETs (2) - et dont les ressources ne dépassent pas le plafond du RSA (483 € pour une personne seule). La seconde, qualifiée de « cible périphérique », regroupe « des jeunes qui sont dans des situations moins vulnérables, mais pour qui la prestation serait un appui pertinent au parcours d’insertion », en particulier afin de prévenir un décrochage et d’éviter l’interruption de leur formation ou de leur emploi. Pour cette catégorie, des dérogations au critère d’âge et au plafond de ressources pourraient être envisagées au cas par cas.
L’entrée dans le dispositif sera décidée par une commission locale « multi-acteurs » (composée notamment des représentants de l’Etat et du conseil général), sur la base des propositions formulées par la mission locale et en tenant compte de la situation du jeune appréciée en fonction d’un faisceau d’indices.
Les auteurs du rapport estiment que « pour assurer [son] efficacité », la « garantie jeunes » devra s’inscrire dans un projet de territoire structuré autour d’un partenariat fort entre les acteurs de l’insertion en amont et tout au long du parcours du jeune. Ce projet comprendra un « partenariat de territoire » qui impliquera les services de l’Etat et ceux des collectivités territoriales, un « partenariat local » autour de la mission locale avec les acteurs de l’insertion, de la jeunesse, de la solidarité, de la santé, du logement, de la formation, et de la politique de la ville « pour prendre en compte la globalité des freins à l’insertion des jeunes en matière de logement, de santé, de culture, de mobilité », et enfin un « partenariat avec le monde de l’entreprise ».
Des engagements réciproques
La « garantie jeunes » repose sur la libre adhésion du jeune. Elle sera formalisée par « un contrat d’engagement réciproque », signé par le jeune et le référent de la mission locale. Dans ce cadre, le jeune devra tenir les engagements pris au cours de son parcours et déclarer chaque mois l’ensemble de ses revenus d’activité. De son côté, la mission locale s’engage « à répondre aux sollicitations du jeune, à l’appuyer et à l’orienter pour résoudre les difficultés empêchant son accès à l’autonomie et à lui faire, à échéances régulières, des propositions d’emploi ou de formation susceptibles de nourrir son parcours ». Surtout, elle doit proposer au jeune un parcours lui organisant un accompagnement continu, sans rupture.
L’accompagnement se déroulera sur une période de un an renouvelable, en principe par tranches de 12 mois, la commission pouvant toutefois décider d’une période plus courte (comprise entre six et 12 mois), lorsque le parcours du jeune le justifie. Etant précisé que si la « garantie jeunes » n’est pas renouvelée mais que le jeune a encore besoin d’un suivi, celui-ci pourra se poursuivre dans le cadre du droit commun de l’accompagnement.
Deux types d’action
La « garantie jeunes » se composera de deux grands types d’action « qui impliquent une évolution des pratiques professionnelles des conseillers des missions locales » :
  • une action de « remobilisation immédiate » pour faire adhérer le jeune et confirmer son engagement. Le jeune va « intégrer un collectif de travail à temps plein au cours duquel il va éprouver son projet et confirmer son implication et son engagement à rechercher une première expérience professionnelle tout en étant individuellement accompagné par un conseiller dédié qui fixe avec lui une trajectoire d’objectifs personnalisée et repère les freins périphériques à l’emploi » ;
  • une action qui s’inscrit dans un process de « médiation active » qui « vise à démultiplier les opportunités de mise en relation avec les entreprises ».
Une garantie de ressources, comme appui à l’accompagnement
Autre paramètre de la « garantie jeunes », la garantie de ressources. Cette garantie financière est « considérée comme un appui au parcours », qui doit être activée à partir d’un mécanisme simple et lisible. C’est la commission locale « multi-acteurs » qui décidera de l’attribution de l’allocation forfaitaire mensuelle d’un montant équivalent au RSA (forfait logement inclus). Elle sera cumulable avec des revenus d’activité selon des modalités qui restent à définir. Deux options sont envisagées par le groupe de travail :
  • soit une allocation dégressive au premier euro perçu au titre du revenu d’activité ;
  • soit une allocation entièrement cumulable avec les revenus d’activité jusqu’à un certain plafond constituant le « point de bascule » à partir duquel cette allocation deviendrait dégressive. Ce plafond pourrait être compris entre 300 € et 400 €, soit une possibilité de cumul intégral jusqu’à une fourchette comprise entre 723 € et 883 € (suivant que le forfait logement de 60 € est ou non pris en compte).
Si les modalités d’accompagnement associées à la « garantie jeunes » font leurs preuves, elles ont vocation à devenir à terme les modalités d’accompagnement de droit commun des jeunes suivis par les missions locales. Dans l’attente d’une unification progressive, les parcours existants proposés par les missions locales (CIVIS, ANI...) subsistent. Et les aides ou allocations complémentaires ou non à ces dispositifs (FIJP, FAJ, FSL...) mobilisés pour couvrir, de manière ponctuelle, des besoins financiers d’insertion, de santé, de logement ou de mobilité restent disponibles pour les autres jeunes et pourront être cumulées, le cas échéant, à la « garantie jeunes », précisent les rapporteurs.
La « garantie jeunes » devrait être mise en œuvre à l’automne 2013. Elle visera 10 000 jeunes sur 10 territoires pilotes pendant un an, « avant une montée en charge progressive sur l’ensemble du territoire national, d’ici à 2016, pour 100 000 jeunes par an en rythme de croisière », a précisé le Premier ministre dans un communiqué. Les dix territoires pilotes ont été choisis « sur la base d’un appel à manifestation d’intérêt » (3). Un décret en préparation doit encore préciser les contours juridiques de la mesure ainsi que le calendrier de mise en œuvre du dispositif afin de permettre le lancement officiel de l’expérimentation.


(1)
« Garantie jeunes », synthèse des travaux du groupe de travail présidé par E. Wargon et M. Gurgand, mai 2013.


(2)
De l’anglais, « Not in Education, Employment or Training ».


(3)
Les dix territoires pilotes sont : les Bouches-du-Rhône (Marseille), la Réunion, la Seine-Saint-Denis (Est ensemble), le Vaucluse, le Lot-et-Garonne, l’Allier associé au Puy-de-Dôme, le Finistère, l’Eure, l’Aude et les Vosges. Dix autres territoires ont d’ores et déjà été retenus pour une deuxième vague de déploiement en 2014 : l’Essonne, la Seine-Maritime, le Pas-de-Calais, la Dordogne, l’Ille-et-Vilaine, la Savoie, l’Oise, l’Aisne, l’Isère et la Creuse (communiqué de presse de Matignon du 12 août 2013).

SECTION 3 - L’ACCOMPAGNEMENT DES JEUNES EN DIFFICULTÉ

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