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L'essentiel du Social

#73

L'essentiel du social

Bonjour, et bienvenue dans L’Essentiel du social, votre rendez-vous hebdomadaire avec l’actualité du social et du médico-social.

 

Une histoire d’argent et d’injustice – oui, je sais, c’est un pléonasme – pour commencer cette semaine. Et pour mieux vous faire passer la pilule, je vais vous la conter comme le soir à la veillée.



Il était une fois le grand chef de tous les gens d’armes du royaume qui en avait assez de se faire défier par des baronnies félonnes. Ces dernières détenaient un poison très cher et très dangereux qui semait la mort partout sur son passage. N’écoutant que son courage, Gérald Ier se dit alors dans sa grande sagesse : « Pour bouter cette ciguë maléfique hors de France, il suffit de ne plus pouvoir en acheter. Interdisons donc l’argent ! »



Toutes les pièces d’or et autres écus disparurent, laissant les marchands de malheur bien dépourvus. Jusqu’au jour où ils décidèrent de les échanger contre bijoux et verroteries, les trésors ne manquant pas sous les matelas des nantis. Et le fléau de se répandre à nouveau d’un duché à l’autre. Quant aux pauvres hères qui n’avaient pas accumulé pierres précieuses et épices rares – tout ce qui pourrait remplacer les espèces sonnantes et trébuchantes –, ils n’eurent plus que leurs yeux pour pleurer.



Revenant à notre XXIe siècle plus technologique, je ne suis pas certaine que la suppression du liquide ait pour autre effet que de laisser crever tous ceux qui ne sont pas munis d’un solide compte en banque et d’un terminal de paiement. Sauf si, bien sûr, la sénéchale Vautrin décidait, elle aussi dans sa très grande sagesse, d’équiper sans-abri et autres serfs d’un lecteur de carte bleue. Simple, pratique.



Cela aiderait aussi certainement beaucoup toutes ces familles monoparentales précarisées, dont 82 % ont des cheffes, fêtées ce dimanche à grand renfort de tapage marketing. Vous me direz, au-delà du brouhaha de la société de consommation, il reste toujours les pt’its poèmes et les colliers de nouilles qui viennent du cœur. Mais pas sûr qu’une poignée de macaronis passe avec la CB…



Allez, bonne semaine à tous, que vous soyez ou non en possession d’une Platinium…

Laurence Ubrich, rédactrice en chef des ASH

 
 
 
 
 

Ă€ la Une

 
 

Les femmes (comme toujours) en première ligne

Ce n’est pas un scoop mais les chiffres sont éloquents. D’après le dernier baromètre de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) consacré aux professionnels du social, ces métiers sont massivement féminisés, peu diplômés et marqués par le temps partiel. Principale conséquence : les emplois du secteur sont plus souvent précaires que ceux des salariés lambdas avec une forte proportion d’aides à domicile (25%).

 

Retrouvez toutes les données ici : Travail social : un secteur féminisé à plus de 90%

 

Au-delà des travailleurs sociaux, c’est toute la sphère du « care » qui reste très majoritairement féminine. D’après une enquête menée par l’Observatoire social de la ville de Paris et la sous-direction de l’Autonomie de la direction des Solidarités, 80% des proches-aidants de la capitale sont des proches-aidantes. Des héroïnes du quotidien, la plupart du temps fragilisées par l’ampleur de la tâche et le manque d’aide des pouvoirs publics.

 

A lire pour approfondir : A Paris, 8 proches-aidants sur 10 sont des femmes

 

 
 

Brief en Bref

 
 

IMMIGRATION  Régulation. Avec plusieurs mois de retard, la liste réactualisée des métiers en tension vient de paraître au JO. Censée faciliter la délivrance de titres de séjours pour des étrangers exerçant ces professions, elle traduit notamment les pénuries existant dans plusieurs secteurs du soin et de l’accompagnement. Que contient la liste réactualisée des métiers en tension ?  

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SANS ABRISME  Eviter l’oubli. Chaque année en France, des centaines de personnes meurent seules, sur le bitume. Ils étaient 624 en 2022, 735 en 2023. La tendance ne faiblit pas puisque le collectif Les Morts de la Rue avait annoncé 855 décès en 2024. Lundi 20 mai, un hommage public leur a été rendu à Paris. Morts de la rue : un hommage pour que l’oubli ne tue pas deux fois  

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INCLUSION  Des progrès, mais peut mieux faire. Si le taux de chômage des travailleurs handicapés a remonté en 2024 sous l’effet de la mauvaise conjoncture économique, le partenariat entre France Travail et le réseau des Cap Emploi a permis de limiter la casse. Cap Emploi et France Travail tiennent bon sur l’emploi handicapé  

 
 
 
 
La Punchline (A éditer)

À l’heure actuelle, 65 % des 20 % les plus riches ont accès à un mode de garde individuel ou collectif, contre seulement 9 % pour les familles les plus pauvres. Cette problématique doit être placée au cœur du service public de la petite enfance.

Béatrice Piron, députée Horizons et Indépendants des Yvelines, co-rapporteure de la mission d’information dédiée à la pauvreté infantile à la délégation aux droits des enfants.

 
 
Plein Cadre (A éditer)

C’est un mode d'hébergement encore peu connu. Un peu partout en France, les pensions de famille proposent une solution locative à des personnes isolées en situation de précarité. Un modèle hybride qui repose sur l’idée de conjuguer autonomie et soutien. A l'occasion de la semaine des pensions de famille, reportage à Lyon, à la rencontre entre autres de Françoise, placée sous curatelle et arrivée en urgence à la pension – gérée par l’association Habitat et Humanisme - après des problèmes de voisinage dans son ancien immeuble.   Pour en savoir plus : Seul chez soi mais en collectif : les pensions de famille, solution à l’isolement social  

 
 
La Question (A éditer)

Quels sont les atouts du Centre de formation au rétablissement (CoFor) auquel vous participez ?

Le plus marquant est une baisse drastique de l’auto-stigmatisation. Au fil des échanges avec leurs pairs, les étudiants – dont près de trois quarts souffrent de troubles bipolaires ou de schizophrénie, et presque deux tiers touchent une allocation aux adultes handicapés ou une pension d’invalidité – reprennent visiblement confiance en eux, réalisant qu’ils ont un savoir et de nombreuses possibilités de reprendre du pouvoir d’agir sur leur vie. Au bout d’un an, ils sont formés à l’ensemble du programme et ont acquis des compétences sur leurs droits, appris à mieux vivre avec leurs troubles et connaissent plusieurs exercices psychocorporels. Ils ont aussi pu échanger autour des substances psycho­actives et des addictions. A Marseille, le CoFor s’est imposé dans le paysage de la santé mentale. Nous sommes d’ailleurs dans une phase d’essaimage : un centre de rétablissement a ouvert à Lille en 2023 et un autre à Lyon devrait suivre l’année prochaine.

Aurélie Tinland est psychiatre, chercheuse, et à la tête de l’équipe mobile de psychiatrie précarité Marss (Mouvement et action pour le rétablissement sanitaire et social), à Marseille.

Voir aussi Aurélie Tinland : "Une psychiatrie différente est possible".

 
 

Un Pognon de Dingue

 
 

Entre 8 et 9 milliards d’euros

C’est le montant dépensé en matière d’action sociale et sanitaire par les communes et les intercommunalités, calculé par l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) à partir d’exemples de terrain dans un rapport publié le 13 mai dernier. Cette somme représente 7 % des dépenses publiques consacrées à ce secteur.

 

Pour mieux comprendre : Action sociale : les préconisations clés données aux communes

 


 

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