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L'essentiel du Social

#58

L'essentiel du social

Bonjour, et bienvenue dans L’Essentiel du social, votre rendez-vous hebdomadaire avec l’actualité du social et du médico-social.



Et c’est reparti pour un tour de manège sécuritaire. L’attaque au couteau dans un lycée nantais a réouvert les vannes : fouilles au corps, contrôles aléatoires, portiques de sécurité, tous les chevaux d’une doxa de l’ordre public ont été lâchés. Encore. Peu importe que l’adolescent agresseur soit psychiquement instable et que les frontières de l’espace scolaire ne se révèlent pas pertinentes, il faut rassurer le bon peuple.



Où commenceraient d’ailleurs ces descentes de police ? Devant les établissements ? A la sortie du métro ou à l’arrêt de bus ? Au domicile même des élèves ? Et que faire des armes potentielles présentes aux abords des classes ? On interdit les couteaux et les fourchettes à la cantine ? On enlève les extincteurs ? On privilégie les meubles en mousse ? S’agirait-il d’opérations organisées par les forces de l’ordre ? Par des entreprises de sécurité ? Par des professeurs surentraînés ?



Face à ce torrent de questions et de gesticulations coercitives potentielles, on pourrait penser que pour se prémunir contre de telles violences, il serait peut-être plus judicieux de prendre le problème en amont. Oui, je sais, c’est fou. Genre en renforçant les équipes de prévention spécialisée, en jugulant la crise de la psychiatrie et singulièrement de la pédopsychiatrie ou en s’attaquant une bonne fois pour toute à la problématique de la santé mentale des jeunes. Non, beaucoup trop long et fastidieux tout ça.



Alors sinon, le plus simple et le plus efficace serait de se concocter une petite génération de gamins transhumains, débarrassés de toutes leurs scories. Adieu pulsions, troubles psychiques et traumas. Un patrimoine génétique parfait, voilà la solution. Dispendieuse au départ, elle serait moins chère à terme que le déploiement de milliers de flics dans tous le pays. Bienvenue à Gattaca !



A l’instar de ce film dystopique de 1997, chacun pourrait ainsi choisir le génotype de ses enfants. Un eugénisme à grande échelle permettant de concevoir des mioches avec le moins de défauts possibles. Le rêve. Et comme ça, plus besoin de prév’, d’éduc ou de psys. On contrôle tout le monde dès le berceau, voire dès la pipette. Fini l’ensauvagement. C’est monsieur Retailleau qui serait content.



Que cela ne vous empêche pas de passer une bonne semaine….

Laurence Ubrich, rédactrice en chef des ASH

 
 
 
 
 

Ă€ la Une

 
 

Une formation initiale malmenée

Accompagnement insuffisant, manque de moyens humains et matériels, les étudiants de l’Institut régional du travail social Parmentier (Paris) sont à la fois inquiets et déterminés à « sauver » leur avenir professionnel. Depuis le mois de février, ils ont procédé au blocage de l’entrée de l’établissement à quatre reprises pour protester contre la dégradation de leurs conditions de formation. Derrière ces revendications estudiantines, les futurs éducateurs spécialisés, assistants de service social et éducateurs de jeunes enfants se font aussi le relais d’un malaise grandissant parmi les équipes pédagogiques.

 

Pour approfondir : Malaise grandissant à l’IRTS Parmentier

 



Ce climat tendu ne risque pas de s’apaiser avec l’annonce, pour la rentrée 2026, d’une énième réforme de la formation avec un projet de refonte des blocs de compétences vers un modèle plus homogène. De quoi faire craindre une « standardisation » du travail social et une disparition progressive des métiers pour aller vers le fameux « social worker » à l’anglo-saxonne.

 

Pour en savoir plus, lire notre interview : Julie Marty : "On risque la disparition de nos métiers !"

 

 
 

Brief en Bref

 
 

PROSTITUTION  Les jeunes en première ligne. La dernière Lettre de l’Observatoire national des violences faites aux femmes indique que 89% des victimes d’exploitation sexuelle enregistrées par la police et la gendarmerie étaient des mineurs en 2024. Cette organisation est chargée de diffuser les principales données disponibles en France sur les violences au sein du couple et les violences sexuelles. Prostitution : cette inquiétante surreprésentation des mineurs  

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AUTONOMIE  Vers une économie durable. A l’approche de la publication du texte relatif aux perspectives budgétaires pour 2025, les acteurs du secteur médico-social interpellent sur la nécessité d’accorder des financements à l’amélioration de l’accompagnement des plus âgés. Circulaire budgétaire 2025 : quels moyens pour le grand âge ?  

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REFUGIES  Organisation de la riposte. Plus de 6 000 places pour demandeurs d’asile ont été supprimées en 2025 dans le cadre du dispositif national d’accueil (DNA). Une décision guidée par des impératifs financiers mais dont les conséquences humaines et juridiques secouent les acteurs de terrain. Asile : les recours proposés par la FAS pour lutter contre les milliers de places supprimées  

 
 
 
 
La Punchline (A éditer)

« Le répressif et la lutte contre le narcotrafic ne doivent pas conduire à ne pas aller au bout des obligations légale de l’État en matière de prévention. Ces politiques ont des dimensions complémentaires. »

Vincent Brengarth, avocat de Médecins du monde en charge du recours contre l'Etat pour dénoncer son inaction dans sa gestion de l’expérimentation des Haltes soins addictions.

 
 
Plein Cadre (A éditer)

Le collectif Alerte (34 fédérations et associations nationales de solidarité) juge le silence de l’Etat « inquiétant » face aux urgences sociales. Il y a maintenant plus d’un mois, il lui demandait de définir un objectif quantifié de réduction de la pauvreté pour les cinq ans à venir. Et de reprendre la remise au Parlement d’un rapport annuel en détaillant les conditions de réalisation, ainsi que les mesures et moyens financiers mis en œuvre. Deux obligations prévues par la loi de 2008 généralisant le RSA, que le gouvernement – pas plus que les précédents depuis 2011 – n’a à ce jour appliquées.   Pour approfondir : Pauvreté : Alerte rappelle l’Etat à ses obligations légales  

 
 
La Question (A éditer)

Pourquoi les travailleurs pauvres ne sont que 36% à recourir aux aides alimentaires, bien qu’ils y soient éligibles ?

Le non-recours est un problème qu’on rencontre souvent dans l’action sociale, mais c’est vrai qu’il est particulièrement important dans le cas de l’aide alimentaire. Le baromètre montre qu’il y a un manque de connaissance sur les différentes offres de l’aide alimentaire. Mais surtout, 56 % des répondants déclarent ne pas se sentir éligibles alors qu’ils le sont, ce qui témoigne d’une incompréhension du rôle que nous tenons. Et dernier facteur, bien connu dans le secteur : le sentiment de honte. Il est à la fois lié à la stigmatisation qu’engendre le fait d’avoir recours à ces dispositifs et au sentiment que d’autres sont peut-être plus dans le besoin.

Yann Auger, directeur général de l’Association nationale des épiceries solidaires (Andès).

Voir aussi Yann Auger: "Près de 10 % de la population active ne mange pas à sa faim".

 
 

Un Pognon de Dingue

 
 

155 millions d’euros

C’est le montant de la marge nette, d’après Départements de France, auquel risquent de tomber les collectivités d’ici à la fin de l’année 2025. L’association d’élus estime que ces mêmes bénéfices étaient de 5,4 milliards en 2022. De quoi taxer la situation de véritable « impasse budgétaire ».

 

Pour mieux comprendre : Départements de France réclame une meilleure compensation des dépenses sociales

 


 

Agenda

 
 
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Colloque de la CNAPE

11/06/2025
Espace Reuilly

 Selon le rapport de la Ciivise publié en 2023, 160 000 enfants…

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Congrès Unapei 2025

18/06/2025
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L'Unapei Normandie et ses associations membres accueilleront professionnels,…

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Le Grand Rex

Parmi les axes de travail de ces deux journées de rencontres : mieux…

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