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Prostitution des mineurs : la démarche partenariale d’Asthériia (3/4)

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L’équipe accompagne par ailleurs 12 jeunes en situation de prostitution, dont la fugue rend le placement inexerçable

Crédit photo Stock - Adobe
Les membres du projet Paré (Piloter et animer un réseau d’acteurs mobilisés) contre la prostitution des mineurs organisaient le 27 mars un webinaire sur la création et le maintien du lien avec les jeunes. Retour en quatre épisodes sur les expériences partagées. Aujourd’hui, le dispositif Asthériia de l’association Aurore, en Seine-Saint-Denis.

Le contexte :

En 2018, Katia Baudry, éducatrice spécialisée et docteure en sociologie, créait l’association Asthériia. Intégrée depuis 2021 au sein de l’association Aurore, elle est devenue un dispositif éponyme, déployé dans le département de Seine-Saint-Denis.

Son objet s’articule autour de deux missions essentielles : prévenir les conduites à risque, notamment à travers des interventions en milieu scolaire ou au sein de foyers de l’ASE, et accompagner les mineurs en situation de prostitution ou en risque de l’être.

La méthode :

Mobile, l’équipe compte deux éducatrices, un psychologue et un art-thérapeuthe. Elle cherche à créer un « partenariat de proximité » avec tous les acteurs qui gravitent autour du ou de la jeune concernée : l’école, les collectivités, la police, la justice mais aussi les groupes de pairs.

A la demande des établissements scolaires ou sociaux, elle intervient sur les thèmes de la santé sexuelle en s’appuyant toujours sur l’expertise des professionnels en place. Une co-construction qui permet de dresser un état des lieux de la situation, des éventuels faits d’établissement ou de territoire.

Lire aussi : Comment prévenir la prostitution des mineurs

Consentement, manipulation, emprise, violences sexuelles, prostitution, harcèlement, réseaux sociaux… Les thématiques sont abordées en fonction des besoins, des âges et de la maturité des élèves. Sous forme de débats et de partage des savoirs.

« On part du principe qu’ils ont beaucoup à nous apporter. Lorsqu’ils partagent leurs connaissances, ils actualisent les nôtres, nous permettent de comprendre leurs codes et leurs termes – le fait, par exemple, que daron est aujourd’hui assimilé à proxénète, explique Annaelle Kadari. On établit des règles – la bienveillance, le non-jugement, le respect – mais on invite les jeunes à utiliser leurs propres termes. Cela leur permet de se sentir à l’aise, et parfois de faire des révélations en fin d‘intervention. »

Si elles ont vocation à sensibiliser, ces rencontres sont aussi l’occasion de repérer les conduites à risque de certains jeunes et les éventuels victimes, auteurs, témoins. « En fonction de leur propos, de leur attitude, on ira à la rencontre des élèves qui ont pu nous interpeller. »

Sur le même sujet : « Comme si j’étais morte », un film sur la prostitution des mineurs de l’ASE 

L’équipe accompagne par ailleurs 12 jeunes en situation de prostitution, dont la fugue rend le placement inexerçable. Elles sont orientées par l’ASE, les établissements scolaires, les intervenants sociaux en commissariat, les élus des collectivités, les parents ou encore les associations… « Notre travail, c’est d’essayer de les récupérer via une démarche d’aller vers, fondée sur le principe de la libre adhésion, explique Annaelle Kadari. Notre force, c’est d’être une équipe mobile, et dans l’immédiateté. »

Tous les professionnels manient Snapchat, réseau incontournable pour créer et maintenir le lien avec les jeunes. La santé, souvent, fait figure de prétexte pour les « accrocher ». Et le soutien à la parentalité fait partie intégrante du travail. « Les parents ont besoin d’être écoutés. Ce n’est pas facile de savoir que sa fille, en fugue, a des conduites prostitutionnelles. On travaille avec les compétences des parents, en lien avec tous les professionnels, pour les soutenir. » Et favoriser le retour au domicile de la jeune fille.

 

>>> Notre dossier sur le maintien du lien avec les mineures prostituées

1. Un compte Snapchat pour maintenir le contact (en accès libre)

2. Un Mousqueton pour raccrocher les ados fugueurs

3. La démarche partenariale d’Asthériia

4. La force du réseau marseillais

 

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