Bonjour et bienvenue dans l’Essentiel du social, votre rendez-vous hebdomadaire sur l’actualité de votre secteur entre les vacances et les viaducs. Tiens, à propos de ponts, je ferais bien un break cette semaine en vous laissant la plume. Car vous vous êtes déchainés ces derniers jours sur la page Linkedin des ASH quand nous avons révélé que Catherine Vautrin avait pour ambition d’en finir « avec le dogme du diplôme d’État ». Florilège :

  « Le dogme du diplôme d'État est loin d'être obsolète, Catherine Vautrin. Il est la garantie de compétences et de normes élevées dans des secteurs cruciaux comme la santé et l'éducation. » Cyrille Godfroy, 1er coordinateur Enfance Jeunesse – Co-secrétaire du SNPPE

    « La VAE ? Mais quelle drôle d'idée ? Pourquoi pas un système de loterie comme pour la nationalité aux États-Unis ? » Bruno Turcan Formateur en ESRP
 
  « Déréguler plutôt que valoriser, libéraliser au lieu d'investir, quelles propositions scélérates ! Qui plus est à rebours de toutes les analyses sérieuses sur le sujet. Affaiblir le niveau de formation des professions du lien va immanquablement augmenter encore le « turn-over » ainsi que la sinistralité d'un secteur qui bat déjà tous les records en la matière ! » Joran Le Gall Assistant social - Administrateur de l'Association Nationale des Assistants de Service Social

    « On devrait faire pareil avec les chefs de chantier...on pourrait construire des immeubles plus rapidement....
Et aussi avec les médecins.... comme ça adieu les déserts médicaux..... j'ai un ami banquier qui souhaite exercer.... » Jean-Paul Nicolai, Chef de service FALEP

    « Faciliter l'accès à la formation en permettant aux personnes d'être rémunérées correctement pendant 3 ans oui, le tout VAE non. » Christelle Fontanel, Diplôme d’État d’ingénierie sociale
 
On arrête là ou presque car il en reste deux douzaines. Et on laisse le mot de la fin à Aurore Sitruk, Conseillère Technique de Service Social.

  « Sinon, augmenter les salaires, ça peut être une idée questionnée ou ce n'est vraiment pas possible ??? »

  That is the question. Pour renforcer l’attractivité du secteur, il faudrait d’abord commencer par la fiche de paye. Mais dans le contexte de rigueur « le mairienne », il n’en sera pas question et la seule marge de manœuvre de Catherine Vautrin, c’est de chercher d’autres biais, quitte à piocher (un peu) dans le Livre blanc du travail social. Mais sans reprendre les plus coûteuses pistes de la proposition de loi « Livre Blanc » d’Arthur Delaporte qui commence par une revalorisation des salaires et un ratio minimal d’encadrement bien plus dispendieux qu’une VAE..

    Les trois axes majeurs du plan attractivité du Ministère du travail, c’est l’info du jour et la Une de l’Essentiel.

    Une autre ministre a fait parler d’elle cette semaine. C’est Nicole Beloubet, dont les propos sur l’ élève « perturbateur (..) parce qu’il a un handicap » ont stupéfié les acteurs du secteur.

  Stupéfiante aussi est la situation des travailleurs sociaux à Mayotte. Lisez l’interview édifiante de Hugues Makengo Directeur général de l’association Mlezi Mahore du Groupe SOS sur ces travailleurs sociaux qui bossent « la peur au ventre ».

  Enfin, on vous invite à découvrir, le modèle québécois de conceptualisation du handicap MDH-PPH pour placer la personne au cœur de son projet de vie. C’est un poil ardu mais totalement passionnant.

  Bonne lecture et bon week-end. Et profitez bien du prochain pont. Pas la peine de venir bosser et d’ouvrir son ordi vendredi prochain : il n’y aura même pas d’Essentiel du social à lire.

Mais on sera de retour dans 15 jours !

Éric Le Braz

« Votre propos stigmatisant et discriminant marque une profonde méconnaissance des handicaps et un mépris pour des années de lutte en faveur d’une école pour toutes et tous Ces amalgames ne font que consolider les discours décomplexés de certains syndicats, ouvertement anti-école inclusive. »

Arnaud de Broca, président du Collectif Handicaps, répond aux propos tenus par la ministre de l'Education nationale, Nicole Belloubet qui a affirmé : « Un élève peut être perturbateur parce qu'il est en difficulté physique ou parce qu'il a un handicap. »