Dans sa Lettre de l’observatoire de décembre 2019, la Fondation Médéric Alzheimer publie les résultats de son enquête sur la pédicurie-podologie à destination des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer.
Extrait de l’éditorial d’Hélène Jacquemont, présidente de la Fondation Médéric Alzheimer :
“Les personnes âgées présentant un déficit cognitif sont fortement exposées au risque de chute et aux pathologies du pied. Il est donc important qu’elles puissent bénéficier d’un suivi de pédicurie-podologie adapté. Cependant, les résultats de l’enquête montrent que plusieurs obstacles limitent leur accès aux soins. Ainsi, en l’absence d’un remboursement complet et systématique des actes de pédicurie-podologie, certaines familles ne sont pas en mesure d’assumer le coût de ces consultations. De plus, la méconnaissance des compétences du pédicure-podologue par les autres professionnels de santé limite l’accès des personnes malades à des soins adaptés.
L’enquête fournit un panorama détaillé des pratiques de soins mises en œuvre auprès des personnes atteintes de troubles cognitifs. Il en ressort que la majorité des pédicures-podologues adaptent leur stratégie thérapeutique aux capacités cognitives des personnes suivies. Cependant, seuls 5 % de ces professionnels sont formés à la prise en charge des personnes atteintes de troubles cognitifs. Ils rencontrent, à cet égard, d’importantes difficultés pour intervenir auprès de personnes présentant des troubles du comportement, des troubles de la communication ou manifestant une attitude d’opposition aux soins. La mise en place d’enseignements consacrés à la thématique des troubles cognitifs dans la formation des pédicures-podologues constituerait ainsi une avancée majeure pour soutenir ces professionnels.
Au vu de ces résultats, un effort conséquent mérite d’être fourni pour faciliter la prise en charge des personnes atteintes de troubles cognitifs en pédicurie-podologie. Il en va de la nécessité, pour ces personnes, de bénéficier des mêmes conditions de prise en charge que les autres usagers de notre système de santé.”