Professeur associé à Sciences-Po, chroniqueur régulier de la rubrique "Point de vue" de l'hebdo, il nous livre en avant-première une de ces réflexions décalées dont il a le secret, en plaidant pour la modernité du mot même d'usager, "dont on sait qu'il peut remplir des pages et des pages de livres ou des Actualités sociales hebdomadaires quant à savoir si l'on doit dire usager, ressortissant, bénéficiaire, ou même client", ce dernier terme étant particulièrement décrié dans le secteur de l'action sociale.
Or, pour Julien Damon, "dans une certaine mesure, "usager'", qui fait un peu ringard, c'est tout neuf !" D'abord parce que "c'est la traduction exacte de users", en anglais, mais aussi parce que "nous sommes tous des usagers de l'Internet". Et le sociologue de se risquer à faire un parallèle, qui ne demande qu'à être poursuivi et débattu en novembre, à la Cité internationale universitaire, entre web et action sociale : car si "nous sommes clients de nos fournisseurs [d'accès Internet], nous sommes tous usagers de l'Internet", et il faut donc "que, pour l'action sociale, 'usager' devienne tout aussi moderne que 'usager de l'Internet'".