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Bonjour et bienvenue dans L’Essentiel du social à l’issue d’une semaine où il ne s’est rien passé.

  Vous ne pourrez pas dire que c’est une newsletter survendue, hein !

  On attendait donc la fin février pour connaître enfin la liste des 47 départements qui allaient basculer dans l’expérimentation du conditionnement du RSA à 15 heures d’activités à la fin du mois. Malgré ces 29 jours bissextiles, le mois est passé sans qu’on connaisse la liste.

  On espérait aussi une augmentation des bas salaires de la branche à l’issue de la conférence salariale de la branche associative, sanitaire, sociale et médico-sociale (Bass). On a eu un communiqué gouvernemental refusant d'agréer les propositions patronales d’Axess et qui impose deux nouvelles négociations aux partenaires sociaux.

  Et après on s’étonne que le secteur ait une « culture de la grève », comme le souligne une récente étude de la Dares que vous pourrez découvrir dans cett infolettre hebdomadaire.

  Enfin, si aucune annonce importante n’a été faite cette semaine, on n’a pas manqué de polémiques : les syndicats qui dénoncent le « chantage » du gouvernement sur les salaires, mais aussi les fédérations qui dénoncent les coupes budgétaires qui ruinent « la cohésion sociale » et les associations qui déplorent les propos « stigmatisants », « insupportables » et « déplorables » de la secrétaire d’Etat à la Ville, Sabrina Agresti-Roubache et son opposition aux « salles de shoot ». « Donner une seringue à quelqu’un pour aller se droguer, ce n’est pas faire de la prévention », a-t-elle dit.

Et donner un ministère à quelqu’un qui n’a pas les compétences pour l’exercer, c’est quoi ?

  Bon, je sors.

  Et je vous souhaite un excellent week-end.  

Éric Le Braz

 
 
LEAD

A la Une

Salaires : le gouvernement renvoie les partenaires sociaux dans les cordes


On ne se faisait pas trop d’illusion avant que ça commence : « D’habitude, on est en colère à la sortie de la conférence… cette fois, on l’est déjà avant même d’y rentrer ! » déplorait Julie Massieu, pilote de la délégation Bass au sein de la fédération CGT de la santé et de l’action sociale. Eh bien… La conférence salariale du 28 février de la branche associative, sanitaire, sociale et médico-sociale (Bass) a tenu ses promesses.

  Le gouvernement refuse d'agréer les propositions patronales d’Axess pour la revalorisation des bas salaires et le travail de nuit dans la branche. Et il impose deux nouvelles négociations aux partenaires sociaux :
  Avant fin novembre 2024: un accord sur les classifications, les rémunérations et les congés.
  Avant fin juin 2024: une revalorisation des bas salaires, incluant les "oubliés du Ségur".

  Les syndicats dénoncent un "chantage" du gouvernement pour les forcer à négocier une convention collective unique. Les principaux points de discorde ?
  1. Le montant des enveloppes : 300 millions d'euros pour les bas salaires, 80 millions pour le travail de nuit, jugés insuffisants par les syndicats.
  2. L'absence d'augmentation générale des salaires.
  3. Le refus du gouvernement d'étendre la prime Ségur à tous les salariés.

  Pour en savoir plus sur ce bras de fer entre les partenaires sociaux de la BASS et le gouvernement, vous pouvez accéder à cet article en accès libre jusqu’à la fin du week-end. BASS : l'exécutif enjoint les partenaires sociaux à reprendre le chemin des négociations      

Breves

Insertion Pour garantir au niveau national le droit à un emploi digne et lutter contre le chômage de longue durée, 14 fédérations et associations du secteur s’unissent au travers d’une concertation nationale. Droit à l’emploi : Les associations lancent une concertation nationale

  Tous ensemble

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Relations sociales La question des rémunérations suscite un fort taux de conflictualité dans le secteur de la santé et de l’action sociale. Mais la forte présence syndicale, l’habitude de la négociation et le fort taux de féminisation des effectifs rendent ces conflits moins durables qu’ailleurs.

Le secteur santé-action sociale confronté à des conflits réguliers, mais courts

  Culture de la grève

 
 
La Punchline

« Ces pans de la cohésion sociale sont quand même régulièrement très touchés par les choix de l’exécutif »

Nathalie Latour, directrice générale de la Fas, réagissant aux coupes budgétaires du gouvernement sur ash.tm.fr

 
 
Etonnant, non ?

C’est le mastodonte du travail social… et c’est donc un objet d’étude de choix pour les chercheurs. De la protection de l’enfance à l’exclusion, en passant par la transition écologique et la culture, le Groupe SOS est sur tous les fronts. Il est pourtant difficile d’appréhender ce géant associatif, emblématique des mutations du secteur médico-social. Pour pallier ce manque, trois chercheurs tentent de réunir et de croiser les travaux effectués sur certaines structures du groupe.
  A lire : « Difficile de saisir une entité aussi transversale que le groupe SOS »  

 
A la question !

La secrétaire d’Etat à la Ville, Sabrina Agresti-Roubache réitéré son opposition aux salles de shoot » : « Les conduites addictives doivent être gérées en milieu hospitalier. Donner une seringue à quelqu’un pour aller se droguer, ce n’est pas faire de la prévention. », a-t-elle dit. Comment réagissez-vous à ces déclarations ?

Ces propos extrêmement stigmatisants sont assez insupportables et déplorables. Les HSA s’inscrivent dans une politique de réduction des risques. C’est une forme de prévention contrairement à ce que dénonce la secrétaire d’Etat. Pour elle, la seule solution à l’addictologie passe par le sanitaire. En considérant l’addiction sous ce seul prisme, elle fait preuve d’une méconnaissance des dispositifs existants, portés aujourd’hui par la médecine de ville et hospitalière mais aussi par le médico-social. Rien que le terme « salle de shoot » employé par la secrétaire d’Etat ne fait qu’alimenter une tension sociale.

Naïra Meliava, directrice générale d’Oppelia

 Voir aussi Haltes soins addictions : « On est en pleine régression ».

 
 
Le Chiffre

23,50 euros

C’est le tarif-plancher de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA), un tarif trop bas qui contraint les familles des personnes dépendantes à régler elles-mêmes le reste à charge. Voilà, l’une des faiblesses majeures de ce dispositif relevé par le Conseil de l’âge qui vient de remettre son rapport sur le « bien vieillir dans l’autonomie à domicile ». Il y préconise la mise en place d’une vraie politique d’anticipation de long terme, l’adaptation de l’habitat et une refonte de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) inadaptée aux besoins.

Le conseil de l’âge veut remplacer l’APA par une prestation « universelle »      

 
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