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La "jungle" de Calais a été évacuée par les forces de l'ordre

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Eric Besson l'avait promis mercredi dernier, la police l'a fait mardi 22 septembre au petit matin : la jungle du port de Calais a été démantelée et quelque 278 migrants, dont 132 se déclarant mineurs, arrêtés par les forces de l'ordre à l'issue de cette intervention qui a duré environ deux heures, et a été émaillée de heurts entre les policiers et gendarmes déployés et des militants associatifs membres d'organisations telles que le collectif européen No Border.
"Détruire les jungles : une fausse solution", a d'ailleurs dénoncé un collectif d'associations d'aide aux étrangers, comprenant notamment le GISTI, la Cimade, Médecins du monde... (voir encadré ci-dessous).
Les migrants majeurs ont été placés en garde à vue et ceux qui ont déclaré être mineurs dans des "centres spécialisés", a indiqué le préfet du Pas-de-Calais, Pierre de Bousquet de Florian, au cours d'un point-presse organisé sur place, selon l'AFP.
La deuxième phase de l'opération a commencé dans la foulée, avec le déblaiement des installations de fortune dans ces bois où ont vécu jusqu'à 800 migrants à la fois, depuis la fermeture du centre de Sangatte en 2002.
D'autres interventions devaient avoir lieu par ailleurs dans les autres squats ou campements sauvages de cette zone littorale.
"A mesure que nous intervenons, nous faisons petit à petit cesser l'idée pour les passeurs que la solution pour les migrants est à Calais et que de Calais on passe en Grande-Bretagne", a encore affirmé le préfet.

Demande d'asile ou reconduite à la frontière

"Trente interprètes parlant les principaux dialectes pratiqués, le farsi et le pachtoun, assisteront les services et les personnes présentes sur place", indiquait par ailleurs un communiqué du ministère de l'Immigration, publié mardi matin avant le début de l'opération, en ajoutant qu'une équipe médicale devait aussi y participer, tandis que "80 places d'hébergement spécialisés pour mineurs étrangers isolés et 120 places d'hébergement pour adultes avaient] été réservées".
"La situation de chaque étranger en situation irrégulière sera examinée individuellement", promettait aussi le ministère dans ce texte, les réfugiés se voyant proposer un hébergement et le dépôt d'une demande d'asile, ou une aide au retour volontaire ; en cas de refus, "une mesure d'éloignement contraint sera envisagée, en examinant à la fois la situation de la personne concernée et celle de son pays ".

Des réactions contrastées

Si l'UMP s'est félicitée de voir que le gouvernement "porte le fer contre les filières d'immigration clandestine" en s'attaquant à "la plaque tournante du trafic de réfugiés vers l'Angleterre", selon les déclarations de son secrétaire général, Xavier Bertrand, sur Radio Classique, le Parti communique a en revanche condamné ce démantèlement, en se déclarant "indigné par l'opération médiatico-policière menée par le ministre de l'Immigration".
Quant à Jack Lang, député socialiste du Pas-de-Calais, il a estimé que cette opération n'allait que déplacer le problème, car selon lui "les migrants vont continuer à errer tout au long de la côte et d'autres jungles apparaîtront très vite".
Parmi les premières réactions associatives enfin (voir aussi encadré), le collectif SOS Soutien Ô Sans-papiers appelle à un rassemblement mardi soir à Paris devant le ministère de l'Immigration. "Coquelles a été vidé, les retenus transférés au CRA du Mesnil-Amelot", dénonce en effet le collectif, en exigeant qu'"aucun charter franco-britannique [ne s'envole] pour reconduite vers la mort le campement de la jungle".
Selon les autorités comme les associations, la plupart des réfugiés concernés sont originaires d'Afghanistan.

Anne Simonot

Société

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