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Bonjour à toutes et tous, bienvenue dans ce nouveau numéro pascal de l’Essentiel du social. Que s’est-il passé cette semaine dans votre secteur ? Plusieurs choses qu’on peut regrouper par un vocable politique passe partout qui a l’avantage de résumer une actualité riche en nouvelles mais appauvrie en contenu : « En même temps ».


Lundi Fadila Khattabi a annoncé une série de mesures bienvenues pour renforcer les contrôles contre les maltraitances dans les services et établissements… Mais en même temps, elle n’a rien promis pour renforcer l’attractivité du secteur, dégager des moyens et lutter contre les autres maltraitances que subissent les professionnels du secteur sous payés et surchargés.
   
Mercredi, le Sénat a définitivement adopté la loi « bien vieillir » qui contient de multiples dispositions importantes et attendues, du droit de visite dans les Ehpad à la création d’une carte professionnelle en passant la création d’un service départemental de l’autonomie… Mais en même temps, le gouvernement enterre en catimini l’ambitieuse loi « Grand âge » annoncée par Emanuel Macron en 2018 et promise par Elisabeth Borne l’année dernière.

  Ce même jeudi, le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé qu’il fallait réduire un déficit abyssal et trouver de l’argent pour le faire, ce que tout le monde ne peut qu’approuver… Mais en même temps, il a confirmé sur TF1 que les économies seraient réalisées sur le dos des actifs qui gagnent le moins, c’est-à-dire les chômeurs.

  Et sur le dos de qui ensuite ? « L’annonce de restriction budgétaire pour votre survie, nous inquiète pour la nôtre et surtout pour celle de l’enfant » écrit le Cnaemo dans une lettre ouverte saisissante à « Monsieur l’État » que nous avons publié en même temps que sa présentation pendant les assises du mouvement
   
Pour le détail, je vous souhaite une bonne lecture de cette infolettre, sauf pour les Alsaciens et les Mosellans qui sont dispensés de la lire, pour cause de week-end pascal à rallonge du vendredi au lundi, ce qui vous l’avouerez constitue une rupture de l’égalité républicaine… mais en même temps, on ne va pas refaire la guerre de 70... ;)

Éric Le Braz

 
 
LEAD

A la Une

Grand âge : le Cese sonne l'alarme et propose des solutions

Il manque 13 milliards d’ici 2030. C’est le Conseil économique, social et environnemental (CESE) qui a fait le calcul dans un avis rendu le 26 mars. «13 milliards d’euros, rien que pour le maintien à domicile et les Ehpad d’ici 2030», précise sa rapporteuse Martine Vignau (Unsa) aux ASH. Le vieillissement de la population française exige une inflexion majeure des politiques en faveur de l’autonomie et de l’accompagnement. Et surtout, de nouvelles sources de financement.
    La faute à la démographie. les 75-84 ans étaient 4,1 millions en 2020, ils seront 6,1 millions en 2030. Et ce ne sont pas les saupoudrages du type loi « bien vieillir » qui résoudront ce problème existentiel. Il faut s’attaquer à des chantiers plus ambitieux pour le CESE qui donne plusieurs pistes. En voici trois.
  Un financement pluriannuel consolidé : une loi de programmation pluriannuelle sur l'autonomie est nécessaire pour garantir les financements indispensables.
  Un reste à charge soutenable pour les résidents en Ehpad : création d'un tarif national maximum, d'une prestation sociale hébergement et d'un reste à charge zéro sur les soins et l'accompagnement.
  Un accompagnement renforcé à domicile et en établissement : création d'une norme d'encadrement, simplification des financements, suppression des limitations d'intervention, revalorisation des métiers du lien, du soin et de la prévention.
  Comment financer ce programme ? Les réponses sont dans l’article. Et il est en accès libre tout le week-end.
  Les pistes du Cese pour financer une politique ambitieuse de l’autonomie

Breves

Autonomie La loi « Bien vieillir » bien adoptée La population française est de plus en plus vieillissante. Ainsi, pour adapter la société à cette situation, un texte a été déposé, et définitivement adopté par les deux chambres du Parlement les 19 et 27 mars 2024. Service public départemental de l’autonomie. lutte contre la maltraitance, carte professionnelle, droit aux animaux dans les Ehpad, etc. : tour d'horizon des principales dispositions.
Proposition de loi « bien vieillir » : adoption définitive par le Sénat

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Emploi « Objectif, plein emploi »  A la suite d'un séminaire gouvernemental sur le travail, le chef du gouvernement a esquissé quelques axes pour réduire le déficit budgétaire sans augmenter les impôts. La solution selon Gabriel Attal passe par une nouvelle mouture de l’assurance chômage.
    Les trois pistes de Gabriel Attal pour réformer l’assurance chômage « cette année »

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Migrants Préférence nationale ou pas ? Les services de l’État ont retravaillé la formalisation des procédures dans les hébergements d’urgence du Calvados. Des documents révélés le 22 mars par l’association Vents contraires, montraient une différence de traitement selon le statut administratif des personnes.
Hébergement d’urgence : la préfecture du Calvados réfute toute discrimination

 
 
La Punchline

« On vit des choses hors-norme. Mais pour nous, le hors norme, c’est la réalité »

Une éduc qui s’occupe de jeunes adultes autistes, interrogée dans le docu « les dossiers noirs du handicap » sur M6.

 
 
Etonnant, non ?

Pour Fabienne Houlbert, en photo avec ses deux westies, " Seule la mort peut séparer un animal de compagnie de son propriétaire." La Fondatrice et Présidente de l’association TERPTA (Tu Es Responsable Pour Toujours de l’Animal que tu as apprivoisé) milite pour le droit des résidents à intégrer des Ehpad avec leurs animaux de compagnie. Une disposition contenue dans la loi « bien vieillir » votée mercredi au Sénat. « Cette loi, c’est de l’enfumage, une fausse bonne idée, de la démagogie », rétorque Rémy Busto, directeur d'un pôle gérontologique dans les Pyrénées-Orientales.
  A lire les deux positions :
  « Retirer l’animal de compagnie à son maître est criminel »  
« Cette loi, c’est de l’enfumage »

 
A la question !

Que vous inspire le reportage diffusé dimanche soir par M6 consacré aux maltraitances en matière de handicap ?

Nous avons bien évidemment été choqués par un certain nombre de situations. Mais j’ai aussi été gêné par l’angle de ce reportage qui semble affirmer que tout ce qui se passe en France en termes d’accueil des personnes en situation de handicap est sujet à caution et que la seule solution serait d’aller en Belgique. Même si certains faits de maltraitances sont indéfendables, un minimum d’objectivité aurait sans doute permis de dire que dans la quasi-unanimité des cas ça se passe bien.

Daniel Goldberg, président de l’Uniopss

 Voir aussi PJJ : « Il ne s’agit pas de pallier des déficiences en matière de ressources humaines ! ».

 
 
Le Chiffre

129 millions

C’est la réduction annoncée sur la ligne budgétaire « jeunesse et vie associative ». Ajoutez 8,8 millions pour les MJC et de 49 millions au niveau de la politique de la ville, « l’éducation populaire est la grande perdante des coupes budgétaires », affirme la fédération des employeurs de l’éducation populaire qui tire la sonnette d’alarme sur la situation financière de ses structures. Menacées par une inflation qui s'installe dans la durée et la baisse des subventions publiques, la moitié sont déficitaires et un tiers disposent de moins de trois mois de trésorerie devant elles…   La moitié des structures de l’éducation populaire en déficit budgétaire  
   

 
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