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Le Café Curieux, quand la psychiatrie hors les murs rend fou de joie

Le Café Curieux à Morsang-sur-Orge lutte contre la désocialisation des personnes souffrant de troubles psychiatriques.

Crédit photo DR
Marco, Slim, Agnès, Clémence et les autres connaissent la psychiatrie et parfois l'enfermement. Mais quand ils se retrouvent au Café Curieux, un groupement d'entraide mutuelle (Gem), c'est pour parler, créer, chanter, jouer et participer à la vie de la cité. 

« C’est un petit lieu mais ça nous donne une petite place ». Marco ne peut pas mieux résumer le Café Curieux, un lieu au rez-de-chaussée d’un immeuble, à Morsang-sur-Orge (Essonne), qui accueille des personnes souffrant de troubles psychiatriques. Christophe Ramage en a tiré un documentaire diffusé sur France 3, le jeudi 7 mars à 23 h. Ici, on n’a peur ni des mots ni des autres. « J’utilise le mot folie plutôt que maladie mentale pour parler de cette forme particulière de souffrance psychique que présentent les sujets qui viennent nous voir », explique Michaël Guyader, psychiatre et co-fondateur, il y a vingt ans, de cet endroit pas comme les autres.

Le principe, celle de la psychiatrie hors les murs, repose sur l’idée que les patients restent en phase avec la cité et que celle-ci demeure en contact avec eux. Ce qui est rare. Marco en sait quelque chose : « A chaque fois que j’ai été hospitalisé, j’ai connu l’isolement. Une fois, je suis resté attaché une semaine à mon lit. Se sentir enfermé, c’est terrible. »

« Morcelé mais encore debout »

Au Café Curieux, les personnes viennent boire un café, discuter, rire, des enfants ou des voisins passent boire une grenadine. « Tout le monde connaît tout le monde, c’est magique, tout le monde prend soin de tout le monde. Quand une personne va mal, tout le monde fait bloc », raconte Agnès qui a réalisé un collier avec le nom de tous ses médicaments. Des ateliers d’écriture, de dessin, de peinture, de théâtre, de jeux de société, de musique… sont proposés. Des concerts et des expositions sont organisés. « Toute possibilité d’expression artistique, de participation à la vie culturelle représente quelque chose de gagné sur la folie », affirme Michaël Guyader. Celui-là même qui s’était opposé en 2009, avec d’autres, à la volonté de l’ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, de renforcer la sécurité dans les hôpitaux psychiatriques, lui rappelant que « la société est plus dangereuse pour les fous que les fous pour la société ».

Pour Antoine Duprez, éducateur spécialisé au Café Curieux, recevoir des personnes vulnérables, c’est d’abord les écouter : « La parole soigne déjà un peu, elle permet de dédramatiser, d’oublier un peu ses problèmes, de sentir qu’on n’est pas tout seul. Après, on peut passer à autre chose. » C’est aussi travailler avec les partenaires, centres médico-psychologiques (CMP) et établissements psychiatriques, pour croiser les regards et être efficaces. Une autre forme de soin. « On est peut-être cassé, morcelé mais on est encore debout. C’est déjà pas mal », pointe Philippe.

 

 

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