Recevoir la newsletter

La Croix-Rouge préconise un revenu minimum garanti accessible dès 16 ans

Article réservé aux abonnés

Augmentation de la pauvreté, chômage élevé, hausse du nombre de jeunes à la rue, niveau élevé de non-recours aux soins, forte propension aux pratiques à risque... L'association scrute les facteurs de vulnérabilité des jeunes face à la santé et fait des propositions d'action, dans son "Pacte pour la santé des jeunes".

Un an après avoir rendu public son premier "Pacte Santé", la Croix-Rouge française lance un nouveau plaidoyer, axé sur la santé globale des jeunes. L’association de lutte contre l’exclusion revient dans ce rapport 2017 sur les facteurs de vulnérabilité de la jeunesse : l’augmentation de la pauvreté des moins de 18 ans, le taux élevé du chômage des moins de 25 ans, l’augmentation du nombre de jeunes à la rue, un taux de non-recours aux soins plus significatif que dans l’ensemble de la population, des problématiques liées à la nutrition, aux addictions, à la prévention ou aux parcours migratoires.

Aux données nationales disponibles, la Croix-Rouge ajoute les constats tirés de son expérience de terrain. Ainsi, selon une étude sur le non-recours réalisée en 2016 par son unité locale de Rennes, 55 % des jeunes interrogés (31 personnes de moins de 30 ans) avaient déclaré avoir déjà renoncé à des soins, principalement pour des raisons financières. La Croix-Rouge estime, par ailleurs, que près de 13 000 étudiants parisiens se privent de quatre à six repas par semaine, faute de pouvoir les payer. Et la part des bénéficiaires de sa distribution alimentaire âgés de moins de 25 ans est passée de 11,9 % en 2015 à 13,05 % en 2016. L’organisation passe aussi en revue plusieurs thématiques - jeunes en situation de handicap, mineurs isolés étrangers, jeunes parents, jeunes en errance…- à la lumière de dispositifs qu’elle a mis en oeuvre, puis propose une série de recommandations. Parmi ces dernières : étendre l’accès aux minima sociaux par l’instauration d’un revenu minimum garanti sans contrepartie, accessible dès l’âge de 16 ans.

Une "garantie jeune" trop excluante

Bien que généralisée en 2017, la garantie jeunes n'est pas suffisante, argumente-t-elle. D'abord et "essentiellement, parce que son montant ne couvre pas l’ensemble des frais d’une personne seule". Ensuite, poursuit-elle, parce que le dispositif, qui s’adresse aux 16-25 ans pas ou peu diplômés, qui ne sont ni étudiants, ni en formation et dont les ressources ne dépassent pas le plafond du revenu de solidarité active, "ne pourra être déployé qu’auprès de 100 000 jeunes [le programme d’Emmanuel Macron prévoit une généralisation à 200 000 bénéficiaires]. Une faible proportion lorsqu’on sait qu’il existe aujourd’hui en France plus de 1,7 million de jeunes dans cette situation". 

Son "Pacte pour la santé globale des jeunes" recommande par ailleurs le déploiement des maisons des adolescents - dont le développement est prévu par le plan d’action interministériel en faveur du bien-être et de la santé des jeunes lancé fin novembre dernier - et des espaces santé jeunes sur l’ensemble du territoire. Par ailleurs, "des partenariats et des synergies doivent s’opérer avec l’ensemble des maisons de santé pluridisciplinaires (MSP) et centres de santé existants, qu’ils se situent en zone rurale ou en zones urbaines sensibles, ces dernières souffrant également de la désertification médicale". L’association alerte également sur la précarisation et la diminution des financements qui ont conduit "à la disparition d’un très grand nombre de structures associatives agissant dans le domaine de l’éducation et de la promotion de la santé, détruisant un maillage territorial qui permettait d’aller au-devant des jeunes où qu’ils soient et de réduire les inégalités". Elle demande par conséquent "d’engager nettement plus de financements sanctuarisés, pérennes et mieux répartis auprès de l’ensemble des acteurs agissant au contact des jeunes", en renforçant particulièrement les moyens dans les territoires ultramarins. 

Faire du service civique une étape clé

Autre préconisation : mettre en place une "véritable politique d’accès aux soins avec un système de sanctions efficace à l’encontre des professionnels de santé qui ne respecteraient pas les droits fondamentaux des plus vulnérables". Le rapport propose en outre de "faire du service civique une étape clé du parcours de santé des jeunes adultes", en élargissant par exemple l’accès au « pass santé » - issu du plan d’action interministériel en faveur du bien-être et de la santé des jeunes - notamment aux plus de 21 ans (soit au-delà de l’âge prévu par le dispositif) ayant effectué un service civique. La Croix-Rouge plaide également pour "la reconnaissance légitime de la place et du rôle des associations d’éducation populaire" dans le domaine de l’accès à la santé. Elle demande que les jeunes soient associés à la mise en oeuvre et à l’évaluation du plan d’action interministériel en faveur de leur bien-être et de leur santé et que les pouvoirs publics se mobilisent pour garantir la sécurisation de leur parcours d’insertion. La culture de l’engagement et de l’initiative "dès le plus jeune âge" devrait être valorisée et reconnue, fait-elle aussi valoir.

 

"Le pacte pour la santé globale des jeunes" de la Croix rouge est à télécharger sur www.croix-rouge.fr.

Insertion

Société

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur