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Politique

Le travail social est comme le sport : politique. D’ailleurs, le porte-parole du gouvernement vient de le reconnaître en évoquant « une erreur historique » commise envers les métiers du soin, « insuffisamment valorisés » depuis « 40, 50 ans » car « quasi exclusivement féminisés ». Olivier Véran réagissait au rapport de l’Igas du 11 avril faisant état de négligences, voire de maltraitance, en crèches.

On croit rêver ! Les sous-effectifs dans le social et le médico-social ne datent pas d’hier : des années que les travailleurs sociaux appellent au secours. En vain. Lors de ses allocutions pendant la crise du Covid-19, le président de la République avait pourtant salué ces professionnels de deuxième ligne, que « nos économies reconnaissent et rémunèrent si mal ». Depuis, nombre d’entre eux attendent toujours le versement promis de la prime Ségur de 183 € par mois…

Oui, c’est politique. Tout comme le sort de la psychiatrie, parent pauvre de la médecine. Une discipline sinistrée, comme l’a rappelé un récent débat – certes un peu terne et convenu – sur la chaîne LCP. Engorgement des services, manque de moyens, inégalités territoriales, stigmatisation de la santé mentale… La crise a commencé dans les années 1990. Aujourd’hui, sur 44 spécialités médicales, la psychiatrie arrive en 40e position. Patatras !

« Des jeunes psychiatres taillés pour le métier quittent l’hôpital public parce qu’ils sont pris dans des conflits éthiques, qu’ils ont honte de se regarder dans la glace », explique Daniel Zagury, psychiatre expert auprès de la cour d’appel de Paris. Telles les infirmières, ils abandonnent le navire.

La psychiatrie comme le travail social ne sont pas des domaines comme les autres : leur savoir se construit sur la relation à l’autre et sa part d’incertitude, pas seulement sur la technicité. Conséquence de la pénurie de psychiatres : les demandes explosent et, à part les gâtés de la vie, les usagers patientent des mois avant d’avoir un premier rendez-vous. Dans les unités, la contention et l’isolement forcés se développent.

Même marasme pour la pédopsychiatrie, sursaturée. Les listes d’attente dans les CMP et les CMPP s’allongent inexorablement. Sans parler de tous ces exilés de l’intime qui se retrouvent en prison ou dans la rue plutôt que soignés à l’hôpital psychiatrique.

Alors oui, il y a bien une « erreur historique » envers les métiers du soin et de l’humain. Mais il ne suffit pas de le clamer pour la réparer.

Éditorial

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