Des jours et des semaines que je suis là, traînant mon ennui et ma dépression entre activités thérapeutiques, entretiens psychotrucs et antidépresseurs. De temps en temps, je m’égaye d’une nouvelle molécule ou d’une sortie dans le parc, avant de me replonger mollement dans un fauteuil de la salle commune, coincée entre la chaîne info et les soliloques des patients.Mais aujourd’hui, il y a de l’aventure dans l’air. Joël est venu me trouver, il a une surprise pour moi, un truc qui va me plaire, il en est sûr !« Tu prends des chaussures qui ne craignent rien, j’espère que t’es pas trouillarde, parce que tu vas voir… », me dit-il avec malice.Moi ? Trouillarde ? Que nenni ! Enfin si, un peu, mais j’ai ma fierté.La surprise, c’est un grand bâtiment désaffecté depuis des années. Tout au fond du parc, il trône, auréolé du mystère de tant de vies passées entre ses murs.« J’y suis déjà venu », me confie Joël en poussant doucement une porte dissimulée dans un renfoncement. C’était il y a quelques années, pour il ne sait plus quelle cure d’addicto.« En principe, il faut un passe pour entrer, mais quelqu’un a sans doute oublié de refermer à clé… Suis-moi, je vais te faire la visite, mais sois discrète,…
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