Elle est à la fois en situation de handicap et bénéficiaire du RSA. A ce titre, elle doit venir me voir régulièrement pour valider les étapes de son contrat d’engagements réciproques, faute de quoi elle risque de voir son allocation diminuée, voire supprimée. Comme la majorité des personnes que je reçois dans ce cadre, elle a une contre-indication à la station debout et au port de charges, un très petit niveau de formation, plus de 45 ans et pas de permis de conduire.A la suite d’un mystérieux « accident » qu’elle gardera secret, il lui est également impossible de monter ou descendre des escaliers ni de travailler davantage qu’une dizaine d’heures par semaine. Recroquevillée sur la chaise qui me fait face, les yeux baissés et une rougeur au front, elle m’avoue cet état de fait qui, d’après elle, ne lui permettra jamais de travailler comme tout le monde, de sortir enfin de chez elle, d’avoir une vie « normale ». Inutile d’insister sur son obligation de rechercher un emploi, elle souffre suffisamment de ne pas en avoir, de ne pas en trouver. Je lui parle donc de ses droits : elle peut suivre un stage de remise à niveau, travailler sur ses compétences, suivre une formation… Elle me regarde…
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