Publié le : Dernière Mise à jour : 14.11.2022Par : David ProchassonLecture : 8 min.
Si les personnes précaires sont en moyenne les moins contributrices aux dérèglements climatiques, elles sont aussi les plus exposées à ses conséquences. Pour éviter de creuser davantage les inégalités, le travail social doit penser la transition avec ses usagers.
« Les élites parlent de fin du monde quand nous, on parle de fin du mois. » Attribuée en novembre 2018 à un manifestant, en pleine crise des « gilets jaunes », la formule cristallisait de manière fracassante la contradiction – apparente – entre les questions sociale et écologique. « Mariage impossible ? », interrogeait, faussement naïf, Union sociale, le magazine de l’Uniopss, dans son numéro de janvier 2019. Osons l’évidence : s’il s’agit de demander à un sans-abri dépourvu des moyens élémentaires de subsistance de se nourrir de légumes bio et locaux, la réponse confine à l’absurde. « On ne peut pas demander aux plus fragiles d’incarner l’exemplarité, tranche Joris Le Gall, président de l’Association nationale des assistants de service social (Anas). Oui, les pauvres, à qui l’on renvoie sans cesse l’idée qu’ils sont en décalage avec le reste de la population, ont le droit de prendre…
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