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Il a osé

Emmanuel Macron

Crédit photo Xose Bouzas / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Publiée la veille d’un week-end de premier tour d’élection présidentielle, cette édition des ASH sera sans doute lue dans les jours qui suivent son résultat. Mais, pour l’heure, trois prétendants de l’extrême se hissent dans les sondages, face à un Président-candidat loin de faire l’unanimité.

Emmanuel Macron reste aussi très loin des préoccupations des travailleurs sociaux, voire des sujets sociaux tout court, bien qu’il ait tout tenté pour recueillir quelques bulletins de vote à gauche ces deux dernières semaines.

 Toujours plus loin

Et même plus loin encore, jusqu'à la toute gauche de la gauche, lors de son meeting à Paris–La Défense Arena. Revenant sur l’affaire Orpea et les personnes âgées, il s’est fendu d’une saillie oratoire hilarante : « Nos vies, leurs vies valent plus que tous les profits ! »

Sans rire, il a osé. C’était en 2002, et c’était le slogan d’Olivier Besancenot, candidat du NPA, Nouveau Parti Anticapitaliste : « Nos vies valent mieux que leurs profits. » Il a osé. À la Audiard. Pour ne pas malmener la fonction présidentielle, nous ne citerons pas Michel Audiard, monument du cinéma français : « Les cons, ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît. »

Audiard façon Thomas d'Aquin

En 2002, Emmanuel Macron essuyait ses fonds de culottes sur les bancs de l’ENA. Citons donc plutôt Thomas d’Aquin, qui au XIIIe siècle écrivait : « Tous les imbéciles, et ceux qui ne se servent pas de leur discernement, ont toutes les audaces. »

Le postier rouge, bon enfant, a réagi sur Twitter : « Du coup, pour le slogan, on fait comment ? On envoie un RIB au cabinet de conseil McKinsey ? » McKinsey, c’est le chewing-gum qui colle aux semelles du Président. Le statut fiscal de ce cabinet, auquel le gouvernement a eu recours pour pas moins de 894 millions d’euros de factures en 2021 - et peut-être davantage - pose problème. Au point qu’une enquête a été ouverte ce 6 avril par le parquet national financier pour « blanchiment aggravé de fraude fiscale ». À trois jours du premier tour, ça fait désordre.

Une élection imaginaire

Que se passa-t-il d’autre en 2002 ? À force de « tous pourris », pour la première fois en France, le Front national accédait au second tour. Stupeur et tremblements. C’était à l’époque Jean-Marie Le Pen. Et, pour 2022, le Président-candidat risque fort de se retrouver face à sa fille.

Citons encore quelques lignes. Celles d’un ouvrage de Saramago intitulé La lucidité : l’histoire d’un lendemain d’élection présidentielle à l’issue de laquelle l’abstention ressort majoritaire. « Les élections sont devenues la représentation d’une comédie absurde, honteuse, où la participation du citoyen est très faible, et dans laquelle les gouvernements représentent les commissaires politiques du pouvoir économique. »  Allons, allons…

Allons voter malgré tout.

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