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L’architecte et l’usager

L’architecture, une modalité d’accompagnement à part entière ? L’idée commence à se frayer un chemin chez les différents acteurs du social et du médico-social. Directeurs de structures, associations, travailleurs sociaux… Ils sont de plus en plus nombreux à s’intéresser à la manière de transformer les lieux d’accueil en autant d’environnements apaisants et sécurisants.

Longtemps laissé pour compte, ce pan de la prise en charge a connu un regain d’intérêt avec le Ségur de la santé, et l’enveloppe qui en découle, pour renouveler l’offre des établissements médico-sociaux. La pandémie de Covid et ses confinements successifs ont eux aussi participé à alimenter la réflexion autour du bâti. En se retrouvant soudainement enfermée entre quatre murs, la population a en effet été en mesure de mettre du relief sur le quotidien vécu par nos aînés dans les Ehpad et sur celui des personnes en situation de handicap au sein des structures adaptées. Aujourd’hui, les cabinets et agences d’architecture spécialisés dans l’accompa­gnement des établissements sociaux et médico-sociaux se retrouvent sollicités de toutes parts pour réhabiliter ou construire des bâtiments, mais également pour participer à des conférences et colloques sur le sujet.

Quels sont donc ces impacts, de plus en plus recherchés, d’un projet architectural bien pensé ? Comment un lieu mieux insonorisé, une ossature en bois ou la création d’espaces pour s’isoler améliorent-ils le suivi ? Les professionnels rappellent une évidence : il s’agit d’abord de permettre aux personnes accueillies de se sentir bien. De ne pas ajouter du précaire, de l’insalubre ou de l’aseptisé à des parcours de vie déjà fragilisés.

De ces considérations sur l’espace, il résulte de nombreux bénéfices sur l’estime de soi, la prise d’initiative, l’insertion et la gestion des actes de violences, comme en témoigne notre dossier de la semaine. Mais pour obtenir de tels effets, encore faut-il que les équipes puissent pleinement s’approprier le projet. Certains changements culturels doivent également s’opérer. Une réflexion s’avère, par exemple, essentielle autour de la notion du risque, qui, si elle n’est pas menée, freine la mise en place de projets audacieux.

En somme, et sans surprise, faire du beau pour faire du beau ne suffit pas. Comme souvent, l’enjeu reste de placer travailleurs sociaux et bénéficiaires au centre des projets.

Éditorial

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