Intervenante sociale, Joana Manciaux est une ancienne enfant placée. Elle raconte sans fard les nombreuses violences qui l’ont poussée, à la sortie de la protection de l’enfance, à se prostituer.
« Quand on se prostitue à 16, à 18 ou à 20 ans, existe-t-il vraiment une grande différence dans la réalité, dans l’approche, dans l’accompagnement ? » s’interroge Joana Manciaux. La trentenaire mère de trois enfants veut aujourd’hui sensibiliser les travailleurs sociaux sur les failles qui ont parsemé son parcours. A l’instar de nombreux jeunes sortant de l’aide sociale à l’enfance (ASE), elle s’est trouvée particulièrement vulnérable après avoir quitté le giron des institutions, en étant confrontée à une grande précarité. « A un moment donné, je n’avais plus rien pour manger. Quand un homme me proposait 50 € pour une heure, je les prenais parce que cela me permettait de manger pendant la semaine. Quand on me proposait d’être hébergée, cela me permettait d’avoir un toit au-dessus de ma tête, une situation de repli, un endroit pour dormir, me laver. »Importante pour quelqu’unMais les difficultés financières n’expliquent pas à elles seules son inscription…
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