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L’Accord de Paris, le climat et nous

C’était il y a cinq ans. Le 12 décembre 2015, après d’âpres négociations au Bourget, l’Accord de Paris était adopté à l’issue de la COP21. Que reste-t-il de ce traité historique ? D’abord, une prise de conscience des enjeux de la part de l’ensemble des parties en présence : les Etats, bien sûr, mais aussi les collectivités, les entreprises, les acteurs du monde financier, les organisations non gouvernementales et, enfin, les citoyens.

Malheureusement, cette lucidité ne se traduit pas suffisamment dans les faits. Selon le programme des Nations unies pour l’environnement, les émissions de gaz à effet de serre continuent d’augmenter de 2 % chaque année au niveau mondial. Ce sera le cas jusqu’en 2030. Elles devraient pourtant baisser de 6 % par an en moyenne sur la même période pour limiter à + 1,5 °C la hausse de température du globe d’ici la fin du siècle.

Si les enjeux économiques du changement climatique sont largement documentés, ses conséquences sociales, moins évoquées, sont pourtant colossales. Les pays les plus pauvres, et historiquement les moins émetteurs, sont déjà les premiers à en subir les conséquences. La hausse du thermomètre va aussi provoquer des exodes massifs qui viendront alimenter les flux migratoires actuels. En 2100, selon le Haut Commissariat pour les réfugiés, 300 millions de personnes devront trouver refuge loin de leurs terres submergées ou rendues inhabitables pour cause de trop fortes chaleurs.

Dans les pays développés aussi, les plus démunis sont en première ligne. La multiplication des phénomènes extrêmes touche déjà les productions agricoles, amenuise les ressources en eau. Cela aura pour conséquence de rendre les denrées alimentaires à la fois plus rares et plus chères. Enfin, les « passoires énergétiques », outre les ravages qu’elles provoquent déjà en hiver, peuvent devenir en été de véritables fours. Il est désormais fréquent de voir dans de grandes villes françaises des familles quitter provisoirement leur logement le temps de laisser passer une vague caniculaire.

S’adapter économiquement et socialement aux enjeux de cette catastrophe annoncée nécessitera une adhésion de chacun aux politiques, contraignantes, qui doivent nous conduire sur le chemin de la résilience. Les travailleurs sociaux ne seront pas les plus difficiles à convaincre, conscients qu’ils seront les premiers confrontés aux dégâts collatéraux engendrés par ce bouleversement.

Quant à nos gouvernants, ils devront montrer la voie, être solidaires, exemplaires et pédagogues. Ce n’est pas le moindre des défis que nous pose le dérèglement climatique.

Éditorial

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