Claude est sans abri. Une personne désocialisée qui a l’alcool pour seul ami. Christine est éducatrice dans un accueil de jour. Petit à petit, elle va lui offrir sa présence et accueillir sa souffrance, sa honte de lui-même. Ce travail de sauvetage délicat est raconté avec subtilité par Antoine Courtecuisse, psychiatre responsable de l’équipe mobile « psychiatrie et précarité » à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). L’auteur parle à la première personne, se mettant alternativement dans la peau de ces deux protagonistes. Pour Claude, à la rue depuis des mois, plus rien ne compte, si ce n’est la météo et son estomac vide. Tout est sursis, y compris le mauvais vin ingurgité pour remplir le vide intérieur. Des passants lui jettent quelques pièces dans un gobelet sans s’arrêter, d’autres l’ignorent. Avant, il était comme eux, il cherchait comment s’habiller le matin pour aller travailler, il marchait vite, tête baissée, il était marié et père de famille. Parfois, il aimerait bien que quelqu’un lui dise « bonjour ». Un soir de galère comme un autre, une femme s’est accroupie à sa hauteur et lui a demandé ce qu’elle pouvait faire pour lui. Il n’a pas su quoi répondre. Le matin, pour boire un…
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