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Touchée mais pas coulée

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Je ne suis pas morte.Je peux encore voir, entendre, sentir, goûter et toucher. Mon corps est encore bien vivant, trop vivant.Je peux voir le visage de l’homme que j’ai aimé. Ses yeux, son sourire… ses poings.Je peux entendre. Entendre ses mots d’amour, ses insultes, ses cris. Entendre le fracas de la vaisselle, entendre les enfants qui pleurent, entendre la musique que les voisins mettent plus fort pour ne pas m’entendre crier. Parce que je fais trop de bruit quand je crie, ça les dérange.Je peux sentir. Sentir son odeur, l’odeur masculine de sa colère, une odeur d’alcool et de tabac froid, une odeur de sueur et de violence.Je peux goûter. Un goût de sel et de métal dans la bouche, mes larmes et mon sang. Toujours le même goût.Je peux toucher. Du bout des doigts, j’effleure ma peau, ses éraflures, je touche tout doucement mon corps, en creux et en bosses, en chair et en os, plus d’os que de chair.Du bout des doigts encore, je m’explore, et je me vois, je m’écoute, et je me sens. L’éveil des sens version Flobert et Florette(1).Je ne suis pas encore morte. Il a cogné fort pourtant. A coups de pieds et de poings, tous les coups sont permis. Et je perds à tous les coups. Il a cogné tant…
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La minute de Flo

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