Publié le : Dernière Mise à jour : 05.06.2020Lecture : 2 min.
« Nous sommes le mercredi 11 mars dans les locaux de France terre d’asile. Ils ont entre 25 et 32 ans, sont afghans, maliens, nigérians. Moi, j’ai 60 ans et je donne des cours d’alphabétisation chaque semaine depuis plusieurs années. C’est mon groupe d’apprenants. Coronavirus, un mot terriblement difficile à prononcer quand on ne maîtrise pas la langue française, surtout avec ces “r” qui n’entrent pas dans la phonétique de leurs langues maternelles. Ils ont peur et c’est encore plus compliqué de tenter de m’en expliquer la raison. Mais on se connaît et on sait mettre en place des stratégies pour se comprendre.Le dessin, le langage gestuel, les mains beaucoup, mais aussi les sourires sont des outils précieux pour ce faire. Et puis les expressions du visage sont internationales. On va tenter de formuler cela par une phrase et je l’écrirai en français structuré au tableau. Je souris parce que moi je n’ai pas peur. Certes il y a des morts. Quel âge ont-ils ? 97, 82, 78, 60 ans… Quelle belle occasion de manipuler des nombres tellement compliqués à mémoriser ! D’un échange qui se veut réassurant, on réussit à faire des mathématiques. L’atmosphère un peu oppressée de début de séance se détend…
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