Hier, quand je suis rentré de l’école, j’ai trouvé une lettre qui m’attendait sagement sur la table de la cuisine. Une lettre avec un joli timbre, et une écriture que je reconnaîtrais entre mille. Une lettre de ma mère.« Mon cher Florestan,Je ne t’ai jamais parlé beaucoup de ma maman, ta mamie Jeanine. Ma maman habite la belle Madinina, mon île loin. Très loin. Trop loin. Maman, elle est un peu âgée et, surtout, elle est seule. Ses parents sont morts depuis longtemps, son frère aussi, et elle n’a ni mari ni d’autre enfant que moi. Ta mamie Jeanine, elle a fait un bébé toute seule, et c’est elle qui se retrouve seule maintenant.Là-bas, dans mon île aux fleurs, les jeunes ne restent pas. Ils vont en métropole, pour étudier, pour travailler, et puis ils se marient, ils font des enfants… et ils ne reviennent pas toujours.Moi, j’ai fait comme les autres. J’ai grandi là-bas, et puis ma maman m’a envoyée ici pour faire des études, parce qu’elle pensait que savoir était un grand trésor. Alors je suis partie, j’ai étudié un peu, et puis j’ai rencontré ton père, j’ai arrêté mes études, et puis tu es né, et puis… La suite, tu la connais. C’est compliqué. Mais la vie ne m’a pas laissé le choix.Mon…
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