Depuis que Céleste et Martine, les sauveuses de vieux en détresse, ont déboulé dans ma vie et ma maison, tout est propre et bien rangé. Trop propre, trop rangé. Moi, Florimonde, du haut de mes 85 ans, je n’ai presque plus rien à faire. Et je m’ennuie.Mais, hier, Floyd et Céleste ont anéanti la monotonie de mes journées trop calmes en déboulant dans le salon avec une énorme valise et en me demandant d’un air goguenard ce que je pouvais bien cacher là-dedans. Le cadavre momifié d’un amant ? Un arsenal de guerre ? Un kit d’haltérophilie ?J’ai souri timidement. « Ça, mes enfants, c’est un truc de filles. »Floyd a écarquillé les yeux, Céleste aussi, et j’ai bien senti que j’avais piqué leur curiosité. Alors, ensemble, nous avons ouvert la valise.Pêle-mêle de vieux papiers, de livres et de photos, surannés mais pas oubliés.J’ai raconté.« Nous sommes arrivés en France en 1940, avec le grand exode de tous ceux qui fuyaient désespérément l’invasion allemande. Nous n’avions rien d’autre que ce que nos bras pouvaient porter, quelques valises, quelques sacs, quelques vêtements. Cette valise faisait partie du voyage. Depuis, elle m’a suivie partout, et j’y ai accumulé les petits trésors de toute…
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