Publié le : Dernière Mise à jour : 22.03.2019Lecture : 2 min.
Mesdames les ministres, Mesdames les parlementaires, Mesdames et Messieurs les responsables de fédérations, Mesdames et Messieurs les directeurs d’Ehpad,Vous voici réunis dans cette salle de la Maison de la Chimie. Moi, je suis au milieu de vous. La nana avec son chignon en vrac, son pull rose et son sac de collégienne, au milieu du sixième rang, coincée entre un directeur d’Ehpad et une dame à l’air sévère, c’est moi, Flore, aide-soignante. Comme vous, je viens d’écouter le discours d’Agnès Buzyn. J’aimerais piquer le micro pour vous répondre. Ne partez pas tout de suite, ça ne sera pas long, promis !La ministre vous a dit être fière de votre dévouement. Elle vous a dit sa reconnaissance et son admiration. Il y a eu des frémissements de plaisir dans la salle. Elle a enchaîné sur l’« Ehpad bashing », le qualifiant d’« injuste » et de « contre-productif ». A ce moment précis du discours, j’ai senti qu’elle avait fait mouche. A ma droite, le directeur d’Ehpad a acquiescé. A ma gauche, la femme à l’air sévère a opiné du chef. Moi, je me suis ratatinée sur mon siège.L’« Ehpad bashing », injuste ? Etait-il injuste que des soignants alertent sur leurs conditions de travail ? que des familles…
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