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Vous avez aimé 2024 ? Bonne nouvelle, 2025 ne devrait pas vous décevoir. Car non, contre toute attente, il n’y a pas eu de magie à minuit zéro une minute en ce 31 décembre. On peut bien individuellement prendre toutes les bonnes résolutions de la terre – faire le « janvier sec », trier ses déchets, se remettre au sport ou se lancer dans le bénévolat- certaines choses ne changent pas. Voire bégayent.
A peine un mois après le passage du cyclone Chido sur les bidonvilles de Mayotte, l’archipel a déjà dû affronter ce dimanche 12 janvier une autre tempête tropicale. Le temps de l’urgence aurait pu laisser la place à celui de la reconstruction et de l’accompagnement social, mais ces trombes d’eau précarisent encore davantage les sinistrés. Si un projet de loi d’urgence doit être examiné à partir de ce lundi en commission à l’Assemblée, le spectre de la question migratoire attend, lui, en embuscade, que les caprices climatiques s’estompent.
Autre drame, autre bis repetita. Alors que 89 personnes sont décédées l’année dernière à Calais, en tentant de rejoindre l’Angleterre, le corps d’un jeune Syrien de 19 ans a été retrouvé sur la plage de Sangatte ce samedi 11 janvier. Il est le premier mort en mer de l’année. L’annonce de cette énième vie perdue a résonné au-dessus du cortège de 500 personnes ayant marché ce week-end « pour la justice et la dignité » le long de la frontière franco-britannique.
Enfin, dernier exemple terrifiant de continuité : la litanie des féminicides se poursuit. Depuis les agapes de fin d’année, Isabelle a été battue à mort le 1er janvier à Hautmont (Nord) à son domicile par son compagnon, Graziella a été poignardée par son mari le 4 janvier à Yaté (Nouvelle-Calédonie), Sandy a été tuée le 7 janvier à Brétigny-sur-Orge (Essonne), par son conjoint devant leurs jeunes enfants et Nasrine a été égorgée le 9 janvier à Cenon (Gironde), par son mari.
Violence, catastrophe, précarité, discriminations, rien ne change. Alors pour essayer d’apporter un brin d’optimisme, recensons tout de même les potentielles raisons d’espérer dans les mois à venir… En 2025, il y aura (peut-être) un ministère de plein exercice ET un haut-commissariat consacrés à la protection de l’enfance ; il y aura (peut-être et enfin) la prise en compte des préconisations du Livre blanc sur le travail social pour, par exemple, relancer l’attractivité des métiers ; il y aura (peut-être) des mesures effectives, pour doter les départements de budgets ad hoc censés financer le handicap, l’Ase, la solidarité ou le grand âge. Peut-être…
Sur ces vœux, je vous souhaite un bon début de semaine, combatif et serein, même si les deux sont rarement compatibles.