Bonjour, et bienvenue dans L’Essentiel du social, votre rendez-vous hebdomadaire avec l’actualité du social et du médico-social.
Nous vivons une époque formidable où l’intelligence artificielle permet aux voitures de rouler toutes seules, de transformer n’importe qui en polyglotte ou de terminer la symphonie inachevée de Beethoven. Génial. Le champ des possibles est infini, l’avenir sera numérique ou ne sera pas. Amen.
Mais pendant ce temps-là dans la vraie vie, celle de chair, de sang et de cycles menstruels, la santé des femmes stagne. Recule même parfois. Un rapport de l’OMS, publié ce 7 avril, a établi qu’une femme est morte toutes les deux minutes dans le monde en 2023. Non pas sous les coups de son conjoint, de malnutrition ou de froid – ces victimes-là font l’objet d’autres statistiques – sinon à cause de complications liées à sa grossesse ou à son accouchement.
Si, sans surprise, ces décès concernent majoritairement l’Afrique subsaharienne et les pays les plus pauvres, la manière dont le genre détermine la prise en charge médical nous concerne tous. Quand le « mansplaining », cette attitude où un homme explique à une femme quelque chose qu’elle sait déjà, voire dont elle est experte, empoisonne même l’accès aux soins...
Une récente enquête Ipsos (menée pour la Fédération hospitalière de France) révélait que les biais sexistes impactent directement les diagnostics et donc la prise en charge. Plus de la moitié des femmes interrogées estiment que leurs symptômes ont au moins une fois été minimisés - ou non pris au sérieux - parce qu’elles sont des femmes. Et pour 42% d’entre elles, leurs maux ont au moins une fois été attribués à des causes psychologiques et hormonales, sans investigation approfondie.
« Oh, ça va, t’as tes règles ou quoi ? » Quand les mandarins de la médecine se croient au café du commerce. Et je vous laisse imaginer, si les patientes en question sont racisées… Marine Le Pen a beau convoquer Martin Luther King (une chatte n’y retrouverait pas ses petits), les préjugés racistes et sexistes ont la dent dure.
Bonne semaine à toutes et tous, que vous ayez ou non un utérus.