Alors que les élections européennes approchent, cinq associations de soutien aux étrangers, Arci (Italie), Cear Espagne), La Cimade (France), RSA (Grèce) et Pro Asyl (Allemagne) fustigent dans un manifeste commun l’attitude des États, qui, selon elles, « mettent de côté leurs obligations européennes et internationales". "Avec le choix politique de dissuader plutôt que de secourir, l’UE et ses États membres sont directement responsables de l’augmentation du nombre de personnes mortes ou disparues en mer", dénoncent-elles. Elles critiquent l’hostilité grandissante des autorités à l’égard des organisations civiles qui portent secours aux naufragés, et la politique menée plus globalement envers les personnes exilées.
C’est tout un système "infernal" qui est décrié, non seulement en raison du règlement Dublin qui fait porter sur les pays d’entrée dans l’espace Schengen la responsabilité de l’examen des demandes d’asile, au mépris des souhaits et attaches des personnes concernées, mais aussi en raison de l’utilisation des notions de "pays d’origine sûrs", ou de "pays tiers sûrs" pour renvoyer les migrants vers des pays tels que la Turquie ou la Serbie alors que les droits observés ne soient les mêmes que dans les pays de l’Union européenne. La généralisation des hotspots aux frontières de l’Europe sont autant de "lieux de contrôle, de stigmatisation, d’humiliation et de violence", affirment-elles.
"L’Europe traverse aujourd’hui une crise politique profonde. L’un des symptômes en est l’absence de volonté commune de ses États membres de répondre aux enjeux de l’accueil des personnes exilées autrement que par le renforcement des logiques de fermeture, de dissuasion et de répression", soulignent les associations qui en appellent les citoyens à se mobiliser pour promouvoir une Europe qui reste fidèle à ses principes fondateurs.