Actualités sociales hebdomadaires : Pendant la crise, les professionnels trouvent-ils encore le temps de se former ?
Jean-Pierre Delfino : Notre périmètre englobe 1,1 million de salariés, dont 22 % travaillent dans le secteur des personnes âgées et 30 % dans celui du handicap. Autant d’hommes et de femmes qui travaillaient dans des établissements directement exposés. Alors, bien entendu, l’activité de formation s’est vue très ralentie. Il est encore trop tôt pour chiffrer précisément cette décrue. L’urgence n’a pas été de maintenir les activités classiques, mais de trouver des contenus de formation ou d’information utiles pour faire face à la crise. C’était d’autant plus nécessaire que certains établissements ont fait appel à la réserve sociale ou ont réorienté une partie de leurs équipes sur la gestion de crise.
Quels contenus ont-ils été alors bâtis ou rassemblés pour répondre aux besoins nés de la crise ?
J.-P. D. : Bien entendu, il s’agit de modules en ligne. Les premières formations ont porté sur les gestes-barrières, puis sur des questions telles que l’élimination et le traitement des déchets. Puis, outre ces domaines d’expertise technique, ont été mis au point des modules sur la gestion du stress, l’intégration de nouveaux collaborateurs ou la gestion des dépassements d’heures et des congés maladie… Nous avons répondu à cette demande avec plusieurs outils : une plateforme gratuite, qui propose une curation, des « moocs » [formations collectives en ligne]… Et nous avons rassemblé nos contenus, cette fois sur notre propre plateforme, payante. Quoi que l’on imagine, pourtant, certaines formations ne peuvent être données à distance – sur les techniques d’intubation, par exemple.
Selon vous, quels enseignements l’opérateur de compétences en santé tirera-t-il de cette crise ?
J.-P. D. : A coup sûr, elle nous amène à réfléchir à la place que pourra occuper désormais l’enseignement à distance, dont nous étions peu coutumiers. Il ne s’agira pas de le généraliser mais de l’intégrer parmi les modalités, plus régulièrement. Ce qui pourra aider les établissements isolés.