SECTION 1 - DÉFENSE ET ILLUSTRATION D’UNE CONTENTION JUDICIEUSE
INTRODUCTION
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Publié le : Dernière Mise à jour : 31.10.2018Par : MICHEL BRIOUL, AURÉLIE GRILLOT, MARIE CHRISTINE BORELLA, VIRGINIE GIRAUD et CAROLINE VENGUDLecture : 6 min.
« Un homme ça s’empêche. » Albert Camus, Le premier homme, NRF, Gallimard, 1994. PosthumeC’est l’un des héros de ce livre qui énonce cet aphorisme, mais on sait qu’il s’agit de Camus lui-même dans ce roman entre fiction et autobiographie : le premier homme, c’est lui, le premier qui dans sa famille a gravi les échelons sociaux. Cormery n’est autre que le nom de jeune fille de la grand-mère paternelle de l’auteur. C’est bien la pensée de Camus qui se traduit quand Cormery déclare, après avoir découvert le corps de son camarade mutilé et égorgé : « A l’aube, quand ils étaient remontés au camp, Cormery avait dit que les autres n’étaient pas des hommes. Levesque, qui réfléchissait, avait répondu que, pour eux, c’était ainsi que devaient agir les hommes, qu’on était chez eux, et qu’ils usaient de tous les moyens. Cormery avait pris son air buté. « Peut-être. Mais ils ont tort. Un homme ne fait pas ça. » Levesque avait dit que pour eux, dans certaines circonstances, un homme doit tout se permettre et tout détruire. Mais Cormery avait crié comme pris de folie furieuse : “Non, un homme ça s’empêche. Voilà ce que c’est un homme, ou sinon.” » (1).Sinon quoi ? Camus laisse le lecteur terminer…
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