Publié le : Dernière Mise à jour : 31.10.2018Par : MICHEL BRIOUL, AURÉLIE GRILLOT, MARIE CHRISTINE BORELLA, VIRGINIE GIRAUD et CAROLINE VENGUDLecture : 5 min.
« Il m’arrive de croupir chez moi, torturé et anéanti par une maladie dont si peu soupçonnent l’horreur et l’étrangeté, un mal bardé de préjugés qu’on appelle schizophrénie. [...] Quelque chose avait germé en moi, une sorte de pourriture couvant comme un feu de tourbe. [...] Le schizophrène souffre le martyre d’angoisses en déluge où il croit être le jouet de Satan, qu’il entend jour et nuit des voix invisibles et ténébreuses qui le pourchassent [...]. Dans cet enfer qui ne cesse jamais, je me vis perpétuellement sur la défensive, comme une bête traquée, et (pour me défendre), la violence se tourne en général contre moi : par exemple, un jour, pris de rage face à ma mère, qui ne voulait pas admettre mon avis, je me suis mis à pousser un grand cri rauque et barbare, et sous l’effet de la haine, j’ai défoncé du poing le double vitrage d’une des portes-fenêtres en y faisant un impact de quinze centimètres de diamètre. Ma main saignait et un bout de chair pendait à mon pouce. » (1) Ainsi s’exprime Polo Tonka lorsqu’il évoque son « parcours en schizophrénie ». Ce témoignage est exemplaire et paradigmatique de ce qu’éprouvent la plupart de ceux qui sont atteints par cette pathologie psychique.Nous…
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