L'Organisation nationale des éducateurs spécialisés (ONES) réclame l'organisation d'une session de rattrapage pour le diplôme d'Etat d'éducateur spécialisé (DEES) 2010. Elle a, à cet effet, demandé une rencontre à la direction générale de la cohésion sociale (DGCS) et à la direction générale pour l'enseignement supérieur et l'insertion professionnelle (DGESIP).
La revendication de l'ONES s'appuie sur les résultats de la première promotion d'étudiants à avoir suivi le cursus rénové du DEES, "globalement très inférieurs à ceux des autres années". L'organisation professionnelle s'en était déjà émue début juillet, s'alarmant d'un taux d'échec supérieur à 50 % dans certaines académies et qui a, en moyenne, quasiment doublé par rapport aux années précédentes...
Jurys insuffisamment préparés
L'ONES a donc décidé de réaliser une enquête durant l'été afin d'identifier les causes de ce mauvais bilan. Elle en a retenu trois principales : tout d'abord les centres de formation n'ont pas pu s'approprier suffisamment la réforme du DEES, et par ailleurs les jurys ont été "très insuffisamment préparés au nouveau cadre de certification". Enfin, le nouveau diplôme est "articulé sur un référentiel métier principalement axé sur l'idée d'une exhaustivité possible des savoirs nécessaires à l'exercice de la profession, qui se trouve en décalage, dans certains de ses aspects, avec des valeurs et principes déontologiques des professionnels de terrain".
Un système inadapté et injuste
L'inadaptation des contenus de formation aurait ainsi eu pour conséquence de créer des décalages considérables dans les critères de notation et d'évaluation des compétences : "De nombreux étudiants ont échoué alors qu'ils avaient obtenu de très bons, voire d'excellents résultats, tout au long de leur cursus de formation", déplore l'ONES.
L'organisation professionnelle dénonce également le nouveau système de notation, en particulier la non-compensation entre les différents domaines de compétences et la non-obtention du DE en cas d'une note inférieure à la moyenne à l'un d'entre eux, système qui "apparaît particulièrement injuste, inadapté et contre-productif". Selon l'ONES, "de nombreux étudiants n'avaient pas compris cette nouvelle donne [et] de nombreux jurys n'avaient pas intégré cette nouvelle consigne lorsqu'ils faisaient passer les épreuves".
E.C.