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Virus, Etat-providence et sang-froid

Nous y sommes. La pandémie de coronavirus prend ses quartiers en France au moment où le nombre de cas explose en Espagne. L’Italie toute entière s’inflige une stricte quarantaine. Les deux Corées sont dépassées. Le système de santé iranien est, lui, submergé…

Face à ce « fait social total » – expression empruntée aux sciences humaines pour désigner un événement qui passe au crible toutes les facettes de nos sociétés mondialisées –, il est à cette heure rassurant de savoir que tou(te)s et chacun(e) d’entre nous bénéficiera en cas de problème de la mansuétude de notre Etat-providence. Certes, les dispositifs d’accompagnement sociaux et médico-sociaux ont été largement malmenés depuis le début des années 2000. Certes, les revendications qui se sont largement exprimées ces derniers mois dans la rue et au travers des médias sont légitimes. Mais il n’en demeure pas moins que les fondamentaux restent solides.

Au cœur de cette tempête, qui confine parfois à l’hystérie, la calme assurance des professionnels témoigne de leur capacité d’adaptation, de leur savoir-faire, mais aussi de leur immense sang-froid.

A l’heure où les salles de cinéma et de concert se vident, les aides-soignant(e)s continuent de prendre soin des plus fragiles. Alors que les rayons de certains supermarchés sont littéralement dévalisés, les maraudes destinées à secourir les sans-abri se poursuivent sans relâche. Les éducateurs restent présents aux côtés des enfants dont ils ont la charge, alors que les groupes complotistes sévissent déjà sur les réseaux sociaux.

Quelle que soit la violence de la vague épidémique qui touchera notre pays, nous savons déjà, presque instinctivement, qu’elle sera moins forte que celle qui secoue actuellement nos voisins européens. Ce coronavirus aura au moins un mérite : celui de mettre en évidence l’extrême solidité, et la solidarité, d’un modèle particulièrement onéreux qui pèse aujourd’hui plus de 31 % du PIB, contre 20 % en moyenne dans les autres pays de l’OCDE. Un modèle toujours décrié par temps calme, mais qui démontre sa formidable résilience quand s’abattent les rafales du cyclone.

D’ici quelques semaines, n’en doutons pas, le calme sera revenu. Lorsque nos plaies seront cicatrisées, n’oublions pas de remplacer, en y consacrant tous les moyens nécessaires, les éléments abîmés d’une armure qui nous aura si bien protégés.

Éditorial

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