Publié le : Dernière Mise à jour : 17.06.2019Par : Florence BraudLecture : 2 min.
Elle s’appelait Adèle, et c’était ma collègue.Adèle était frileuse. Eté comme hiver, elle portait des manches longues sous sa blouse et des foulards autour du cou.Adèle était pudique, elle se changeait toujours aux toilettes. Nous, on se moquait gentiment. « Eh, Adèle, on s’en fout si t’es pas épilée, on est entre filles ! »Adèle avait toujours mal quelque part : à la tête, au dos, à l’âme. Avec son regard d’éternel chien battu, on la trouvait exaspérante.Adèle ne se séparait jamais de son portable. Dès qu’il vibrait, elle arrêtait tout et textotait frénétiquement. Elle passait sa pause vissée à son téléphone et nous entendions des bribes de conversation énamourée.Adèle ne faisait pas vraiment partie des nôtres. Nous étions une équipe, avec ses hauts et ses bas, un pour tous et tous pour la pause ! Adèle, elle, était à part. Elle ne restait jamais discuter après son service, son mec allait s’inquiéter. Son mec, toujours son mec !Une fois, une seule, elle a participé à un repas d’équipe. C’était samedi dernier. Elle est venue avec son mec, un type aux airs supérieurs qui semblait se croire trop bien pour nous. Nous, on avait un peu bu, on riait de tout, et surtout de nous. Lui, il a…
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