Publié le : Dernière Mise à jour : 03.08.2017Par : CAROLINE HELFTERLecture : 4 min.
La récente grève, massive, de la Cour nationale du droit d’asile était une première. Elle n’est cependant qu’un signe supplémentaire des apories inextricables dans lesquelles notre pays enserre aujourd’hui tous les acteurs de l’asile. Le film de Claudine Bories et Pascal Chagnard Les arrivants (1) – tourné à la Coordination pour l’accueil des familles demandeuses d’asile de Paris que gère le Centre d’action sociale protestant (2) – a fait brutalement prendre conscience à beaucoup combien est en danger notre tradition d’asile, consubstantielle à notre conception ouverte de la nation et de la citoyenneté depuis la Révolution. Avec une humanité et une intensité hors du commun, il témoigne des difficultés sans nom que rencontrent des « accueillants » qui crèvent l’écran chacun par leur engagement pour accompagner au quotidien des situations de détresse et de dénuement absolus, entre délire kafkaïen des procédures et impuissances budgétaires, entre volonté de consacrer à chaque situation un temps d’aide au plus près de besoins cruciaux et nécessité de faire face en permanence à l’afflux de nouvelles familles. Certes, le professionnalisme et l’opiniâtreté ne sont pas vains : trois des quatre…
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