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Les aidants en quête d'une meilleure reconnaissance

A l'occasion de la Journée nationale des aidants, trois enquêtes se penchent sur la situation des aidants familiaux et mettent en lumière les difficultés auxquelles ils sont confrontés au quotidien. Notamment dans le cadre de leur activité professionnelle.

La France compte un peu plus de 8 millions d'aidants qui, au quotidien, soutiennent l'un des membres de leur famille, âgé, malade, dépendant ou handicapé. A l'occasion de la Journée des aidants, une mutuelle, la Carac, dans le cadre de l'enquête "Argent et entraide familiale : où en sont les Français ?" réalisée avec Opinionway, a esquissé leur portrait. Premier enseignement, ce rôle est rarement de courte durée puisqu'il est endossé en moyenne durant près de quatre ans et demi. Il est par ailleurs prenant : trois aidants sur dix prennent soin d'un proche de manière permanente et 17 % vivent à leur domicile avec la personne aidée. Pour la majorité d'entre eux (55 %), c'est de leurs parents dont ils s'occupent, en raison d'une perte d'autonomie due à leur avancée en âge. Malgré le temps qu'ils y consacrent (16 heures par semaine en moyenne), 70 % d'entre eux ne bénéficient d'aucune aide professionnelle, soit parce que le proche aidé ne le souhaite pas (30 %), soit par manque de moyens financiers (27 %). Plus de la moitié confient par ailleurs ne pas savoir où s'adresser pour bénéficier des aides auxquelles ils ont droit. La société d'aide à domicile Adhap Services s'est, de son côté, intéressée au regard que les aidants portent sur ce rôle et l'impact qu'il a sur leur vie. Le sondage qu'elle a réalisé avec l'Ifop porte notamment sur les aides prioritaires qu'ils attendent. Parmi elles, l'instauration de compensations financières, le développement des services à domicile, la simplification des démarches administratives (pour le compte de la personne dépendante) ou encore la création d'un véritable statut de l'aidant.

Dans les entreprises, une réalité en grande partie "invisible"

Et du côté du monde du travail ? Selon l’étude "Agir pour les salariés aidants" réalisée par Malakoff Médéric partenariat avec la Fondation Médéric Alzheimer, en 2017, 18 % des salariés du secteur privé se déclarent "aidant d’un proche dépendant, handicapé ou malade". Une réalité largement méconnue des employeurs puisque seulement 31 % d'entre eux sont capables d’estimer le nombre de salariés aidants au sein de leur personnel. Une méconnaissance qui ne favorise pas la mise en place de politiques d’accompagnement : si plus de la moitié (52 %) des entreprises affirment apporter une aide informelle et dérogatoire (autorisation d’absence, télétravail…), seules 15 % d'entre elles considèrent le sujet comme un thème devant être abordé et travaillé par l’entreprise. Une absence de prise en compte de ces situations particulières qui, selon l'étude, n’est pas sans conséquences puisqu'elle se traduit par des problèmes d’absentéisme, d’organisation du travail, de démotivation ou encore de perte de productivité.

Des aides mal connues des salariés

Les intéressés eux-mêmes en sont d'ailleurs bien conscients : 45 % d'entre eux font part de difficultés à concilier vie professionnelle et vie personnelle. Plus d’un sur deux déclarent avoir eu des problèmes de concentration (45 %), avoir dû partir plus tôt (39 %), être arrivés en retard (29 %) et avoir pris du retard dans leur travail (23 %). Stressés, fatigués physiquement et nerveusement, 36 % reconnaissent être sujets à des baisses de vigilance et des manques d’attention au travail. Soit dix points de plus que les autres salariés. Une situation d'autant plus difficile à vivre qu'ils sont rares à en parler dans leur univers professionnel. Seul un tiers d'entre eux a évoqué le sujet avec son supérieur hiérarchique. Pourtant, plus de la moitié d'entre eux (61 %) souhaiteraient davantage de flexibilité dans leurs horaires de travail. Ils pointent aussi un manque d'information sur les aides qu'ils seraient susceptibles de solliciter : 39 % d’entre eux ignorent ainsi l’existence des congés spécifiques (congé de solidarité familiale, congé de proche aidant…) pourtant prévus par le code du travail. 67 % d'entre eux se tournent d'ailleurs vers les dispositifs classiques que sont les congés payés et les RTT.

 

 

 

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